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Note de l'autour

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« Nous avons fait ce que nous avons fait, dit Helmut, et nous<br />

ne le regretterons pas car c’était nécessaire à défaut d’être bon.<br />

Mais même ainsi, nous te <strong>de</strong>mandons <strong>de</strong> partir. Nous ne te<br />

jetterons pas <strong>de</strong>hors parce que, sans toi, il serait arrivé pire<br />

encore, mais s’il te plaît, Lanik, quitte-nous maintenant et ne<br />

reviens jamais.<br />

— Vous entendrez encore parler <strong>de</strong> moi. Il me reste du travail<br />

à faire. Je vous causerai encore <strong>de</strong> la souffrance.<br />

— Fais ton travail. J’espère qu’un jour tes mains ne seront<br />

plus tachées <strong>de</strong> sang.<br />

— Veillez sur votre fer. Tenez-le en sécurité. Ne le laissez pas<br />

rouiller. »<br />

Il sourit (une grimace macabre sur le coup, pourtant plus<br />

surprenante et rafraîchissante que la pluie) et me serra dans ses<br />

bras en disant : « Je pensais que tu m’avais trahi quand tu es<br />

parti la fois <strong>de</strong>rnière. Je n’avais pas compris, Lanik. Je pensais<br />

que, puisque je te faisais confiance, cela signifiait que tu agirais<br />

toujours conformément à ma volonté. Je crois que je vais peutêtre<br />

re<strong>de</strong>venir jeune, en fin <strong>de</strong> compte, et laisser un autre jouer<br />

les porte-parole. J’ai eu mon content <strong>de</strong> responsabilités pour<br />

toute une vie.<br />

— Et moi pour dix », répondis-je.<br />

Il m’embrassa et me serra dans ses bras, puis me renvoya. Je<br />

marchai à l’est vers Huss. Quelque part je retrouvai mes<br />

vêtements, pliés avec soin et placés sur mon chemin, et sur la<br />

pile mon couteau. J’avais la bénédiction <strong>de</strong>s Schwartz, leur<br />

absolution pour les meurtres que je <strong>de</strong>vais encore commettre.<br />

J’enfilai les vêtements, pris le couteau en main et basculai <strong>de</strong><br />

nouveau en temps accéléré, et pendant les trois années<br />

subjectives suivantes, je ne parlai à personne et n’entendis pas<br />

une voix humaine ; je passai mes jours à marcher entre <strong>de</strong>ux<br />

meurtres, à écouter le cri <strong>de</strong>s mourants et <strong>de</strong>s morts, à entendre<br />

le hurlement <strong>de</strong> la terre, sûr qu’un jour je les aurais tous<br />

trouvés, qu’ils seraient tous morts et que je n’aurais plus jamais<br />

besoin <strong>de</strong> tuer.<br />

Je tuai volontiers Percy Barton, car cette vieille femme avait<br />

trompé et assassiné mon ami. Mais son cri <strong>de</strong> mort déchire mon<br />

âme au même titre que celui <strong>de</strong> Mwabao Mawa, et pourtant elle<br />

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