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Note de l'autour

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hommes du Mueller viendront avec lui. Restez avec moi et vous<br />

vivrez aussi longtemps que moi. »<br />

Je ne sais pas si le petit discours <strong>de</strong> Père aurait suffi à les<br />

persua<strong>de</strong>r à lui tout seul. La volée <strong>de</strong> flèches qui se dirigeait vers<br />

notre colonne fut beaucoup plus convaincante. La visée n’était<br />

pas bonne – la distance trop gran<strong>de</strong> pour permettre la<br />

précision. Mais le message était clair : les Nkumaï s’étaient<br />

déployés sur notre flanc, et toute la longueur <strong>de</strong> notre colonne<br />

serait bientôt exposée aux flèches ennemies.<br />

Père s’écria : « À moi, Mueller ! puis il murmura d’une voix<br />

forte à mon adresse : Mène, bon sang ! »<br />

Je partis au petit galop, une allure parfaitement<br />

déraisonnable sur ce terrain acci<strong>de</strong>nté. Mon cheval et moi<br />

eûmes <strong>de</strong> la chance, mais d’autres moins, et bon nombre <strong>de</strong><br />

montures perdirent leur cavalier avant d’atteindre le couvert<br />

<strong>de</strong>s bois.<br />

Les arbres étaient hauts mais les branches souvent basses, et<br />

il était difficile <strong>de</strong> discerner un chemin. Je <strong>de</strong>vais mettre pied à<br />

terre, et cela signifiait que nos forces <strong>de</strong>vraient aussi marquer<br />

un arrêt à l’orée <strong>de</strong> la forêt et s’exposer aux archers Nkumaï en<br />

attendant que ceux <strong>de</strong> <strong>de</strong>vant avancent sous les arbres. Nous<br />

perdîmes là plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents hommes, mais quand je nous eus<br />

enfoncés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures dans la forêt, l’arrière fit remonter la<br />

nouvelle que les Nkumaï avaient cessé la poursuite.<br />

L’urgence <strong>de</strong> la fuite s’était dissipée, mais nous ne pouvions<br />

pas nous arrêter là. Les arbres étaient si <strong>de</strong>nses qu’aucun<br />

fourrage décent ne poussait pour les chevaux. Je décidai <strong>de</strong><br />

gui<strong>de</strong>r les hommes jusqu’aux rives du lac étroit où j’avais fait<br />

mon premier arrêt. Là, les arbres laissaient paraître assez<br />

d’herbe pour faire paître les chevaux quelques jours au moins.<br />

Notre passage à travers la forêt fut silencieux. Je ne regardais<br />

pas les hommes dans mon dos – cela les aurait inquiétés plus<br />

encore <strong>de</strong> savoir combien ils m’inquiétaient. Je m’attendais sans<br />

cesse à ce que nos forces déclinent alors que le temps semblait<br />

ne plus s’écouler, comme cela s’était produit pour moi. Cette<br />

fois, pourtant, rien n’affecta notre endurance, mais le silence<br />

même <strong>de</strong> la forêt, malgré le piétinement constant <strong>de</strong>s sabots et<br />

<strong>de</strong>s bottes, était déstabilisant. On aurait dit que les sons étaient<br />

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