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Note de l'autour

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l’époque où nous partions en conquête. Ces gens auraient geint<br />

sous le talon <strong>de</strong> Mueller aussi sûrement qu’ils se plaignaient <strong>de</strong><br />

l’oppresseur nkumaï.<br />

De toute façon, tous les discours sur la rébellion n’étaient<br />

qu’illusion. En théorie, Dinte régnait à Mueller, mais le royaume<br />

ne bénéficiait que d’une indépendance <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>, c’était bien<br />

connu. Sur le papier, Mueller était plus vaste encore et plus<br />

puissant que sous mon père, mais tout le mon<strong>de</strong> savait que le<br />

« roi » <strong>de</strong>s Nkumaï régnait à Mueller aussi sûrement que chez<br />

lui.<br />

Si durs que fussent les Nkumaï, toute la plaine du fleuve<br />

Rebelle était en paix, <strong>de</strong> Schmidt à l’ouest aux montagnes<br />

Étoilées à l’est. En paix parce qu’elle avait été conquise, certes,<br />

mais la paix amène la sécurité, la sécurité apporte la confiance,<br />

et la confiance invite la prospérité. Les gens se plaignaient, mais<br />

ils étaient plutôt satisfaits.<br />

Le roi <strong>de</strong>s Nkumaï ? J’en entendais beaucoup parler, mais je<br />

savais à quoi m’en tenir, comme d’autres bien placés pour le<br />

savoir. Comme l’aubergiste <strong>de</strong> cette ville, un homme qui avait<br />

été duc <strong>de</strong> l’Orée-du-Bois mais avait commis l’erreur <strong>de</strong> ne pas<br />

livrer l’intégralité <strong>de</strong> la colossale taxe du conquérant aux soldats<br />

nkumaï venus la collecter. Après qu’ils l’eurent privé <strong>de</strong> son titre<br />

et <strong>de</strong> ses terres, toutefois, il lui restait suffisamment d’argent<br />

caché pour acheter l’auberge et l’approvisionner, et il n’avait<br />

peut-être pas commis d’erreur en fin <strong>de</strong> compte : maintenant<br />

qu’il n’appartenait plus à la noblesse, on le laissait tranquille.<br />

« Et maintenant je travaille ici tous les jours, et je gagne bien<br />

ma vie mais, mon garçon, je te le dis parce que tu ne le sauras<br />

jamais, il n’y a rien <strong>de</strong> tel que <strong>de</strong> suivre les chiens quand ils<br />

pourchassent une bête qui s’enfuit à l’orée du bois.<br />

— Je n’en doute pas », répondis-je, dans la mesure où je<br />

l’avais pratiqué plus d’une fois moi aussi. Nous autres, nobles en<br />

surplus, compensions par le souvenir ce que nous avions perdu<br />

en prestige social.<br />

« Mais le roi interdit désormais la chasse, et nous mangeons<br />

donc du bœuf et du mouton mêlés <strong>de</strong> fumier <strong>de</strong> cheval, et nous<br />

appelons ça du ragoût.<br />

— Le roi doit être obéi », dis-je.<br />

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