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Note de l'autour

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(non, il, un Blanc chauve à la tête d’une nation <strong>de</strong> Noirs fiers qui<br />

n’étaient pas au courant) avait chanté le magnifique chant <strong>de</strong><br />

l’aurore. Il n’y avait pas <strong>de</strong> distinction. Haïs ou aimés, ils<br />

mouraient tout autant, et finalement mon couteau ne s’enfonça<br />

pas plus aisément dans la gorge <strong>de</strong> Percy Barton que dans celle<br />

<strong>de</strong> Mwabao Mawa.<br />

Détruire les Ambassa<strong>de</strong>urs fut plus facile, car la terre ne<br />

protestait pas contre leur disparition. C’étaient <strong>de</strong>s machines<br />

déjà privées <strong>de</strong> vie. Je n’avais qu’à briser le sceau marqué<br />

« Attention, toute intervention provoquera la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong><br />

cette machine et la mort <strong>de</strong> quiconque dans un rayon <strong>de</strong> cinq<br />

cents mètres » puis m’éloigner en flux accéléré, plus vite que<br />

l’explosion ne pouvait me suivre.<br />

Je tuai en suivant un chemin qui rayonnait à partir <strong>de</strong>s<br />

vestiges <strong>de</strong>s terres proches d’An<strong>de</strong>rson, visitant la capitale <strong>de</strong><br />

chaque famille pour vérifier que j’avais trouvé tous les An<strong>de</strong>rson<br />

et que je les avais tous éliminés, et m’assurer qu’aucun<br />

Ambassa<strong>de</strong>ur ne subsistait. Parce que j’étais porté par mon flux<br />

le plus rapi<strong>de</strong>, tout cela ne prit qu’une semaine en temps réel. Je<br />

<strong>de</strong>vançai tous les messagers. Pour les gens <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, un<br />

soudain fléau avait emporté leurs dirigeants et les<br />

Ambassa<strong>de</strong>urs par la même occasion.<br />

Je me <strong>de</strong>mandais ce qu’on penserait en trouvant le cadavre<br />

d’une vieille femme sur le trône <strong>de</strong> Percy Barton. Ferait-on le<br />

lien ? Ou se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait-on toujours qui on avait trouvé, sans<br />

savoir pourquoi ni où le roi avait disparu ?<br />

Il était inutile <strong>de</strong> tenir un décompte calendaire pendant mon<br />

long voyage meurtrier. À la fin, une semaine après qu’il eut<br />

commencé, j’avais, pour autant que je puisse le <strong>de</strong>viner, environ<br />

vingt-quatre ans. Quand mon père avait le même âge, j’étais<br />

déjà né, et il jouait avec moi le matin et sortait mener ses<br />

hommes au combat l’après-midi. Je n’avais pas d’enfant, mais<br />

mes meurtres ne pouvaient pas non plus peser aussi peu sur<br />

mon âme que ceux <strong>de</strong> mon père sur la sienne. Il ne savait pas, il<br />

pensait que tuer ferait <strong>de</strong> lui un bon roi. Je n’avais même pas ce<br />

vague droit <strong>de</strong>s rois, et je connaissais précisément le prix exact<br />

d’un meurtre. J’avais vingt-quatre ans mais, dans mon cœur,<br />

j’étais affreusement vieux, las et accablé.<br />

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