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Note de l'autour

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comme une femme, à lisser mes pas et rouler <strong>de</strong>s hanches pour<br />

éviter les secousses inutiles. Au bout <strong>de</strong> trois pas, je m’arrêtai et<br />

m’appuyai sur la rambar<strong>de</strong> le temps que la douleur et la peur<br />

disparaissent. Quand je me retournai pour <strong>de</strong>scendre plus<br />

lentement, j’aperçus mon frère Dinte en bas <strong>de</strong> l’escalier. Il<br />

souriait d’un air faux, plus beau spécimen <strong>de</strong> crétin en <strong>de</strong>venir<br />

jamais produit par la famille.<br />

« Je vois que tu as appris la nouvelle, dis-je en <strong>de</strong>scendant<br />

pru<strong>de</strong>mment.<br />

— Puis-je te suggérer d’acheter un corsage ? fit-il d’une voix<br />

mielleuse. Je te prêterais volontiers ceux <strong>de</strong> Mannoah, mais ils<br />

sont beaucoup trop petits. »<br />

Je portai la main à mon couteau, et il recula <strong>de</strong> quelques pas.<br />

Je lui avais coupé les doigts et crevé les yeux si souvent pendant<br />

nos querelles d’enfants que je savais ce geste futile, mais j’avais<br />

besoin <strong>de</strong> sentir la lame entre mes mains quand j’étais en colère.<br />

« Tu ne dois plus me faire <strong>de</strong> mal, Lanik, sourit Dinte,<br />

toujours aussi faux. Je <strong>de</strong>viens l’héritier désormais, je dirigerai<br />

la famille très bientôt, et je m’en souviendrai. »<br />

Je cherchai une réponse, une réplique cinglante pour lui faire<br />

comprendre que rien <strong>de</strong> ce qu’il pourrait me faire ne rivaliserait<br />

jamais avec la souffrance que me causait ce qui venait <strong>de</strong> se<br />

passer, ce qui était sur le point d’arriver.<br />

Mais on n’avoue une peur et une souffrance <strong>de</strong> cet ordre qu’à<br />

son meilleur ami, et encore. Je restai donc muet et passai à côté<br />

<strong>de</strong> lui pour gagner les appartements privés <strong>de</strong> Père. Sur mon<br />

passage, il fredonna discrètement, comme pour attirer<br />

l’attention <strong>de</strong>s prostituées <strong>de</strong> la rue Hiwel. Pourtant je ne le tuai<br />

pas.<br />

« Bonjour, mon fils, dit Père lorsque j’entrai dans sa<br />

chambre.<br />

— Vous <strong>de</strong>vriez expliquer à votre <strong>de</strong>uxième fils que je sais<br />

encore tuer, répondis-je.<br />

— Je suis certain que tu voulais dire bonjour. Salue ta mère. »<br />

Je suivis son regard et découvris l’« étron », surnom peu<br />

affectueux dont nous, enfants <strong>de</strong> la première femme <strong>de</strong> Père,<br />

affublions la numéro <strong>de</strong>ux, qui s’était hissée à la place <strong>de</strong> ma<br />

mère à sa mort d’une crise cardiaque étrange et soudaine. Père<br />

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