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Note de l'autour

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— Deux cents, trois cents ans, je pense, répondit-il. Mais,<br />

maintenant, j’imagine que vous serez <strong>de</strong>s gens ordinaires.<br />

— Je l’espère », dis-je, et Saranna sourit.<br />

Nous quittâmes la forêt et voyageâmes vers l’est pour enfin<br />

atteindre Britton, et dans la région la plus à l’est <strong>de</strong> la péninsule<br />

orientale <strong>de</strong> Britton, nous arrivâmes à Bosselé. Rien n’avait<br />

changé au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers siècles. Un nouveau seigneur<br />

régnait <strong>de</strong>puis la maison <strong>de</strong> la falaise, mais il se faisait appeler<br />

du nom héréditaire <strong>de</strong>s Barton. La maison <strong>de</strong> Glain et Vran était<br />

désormais un jardin, et celle <strong>de</strong> quelqu’un d’autre se dressait à<br />

quelques pas, mais elle était pleine d’enfants et rien n’avait<br />

changé. Les gens étaient toujours pauvres, taciturnes et avaient<br />

toujours bon cœur.<br />

Saranna et moi construisîmes une maison en torchis près <strong>de</strong><br />

la mer, où je commençai aussitôt à lui enseigner tout ce que<br />

j’avais appris. Au bout d’un certain temps, un berger vint voir ce<br />

que nous faisions là. Je soignai ses articulations douloureuses et<br />

Saranna guérit son mouton mala<strong>de</strong> ; ils surent alors tous qui<br />

j’étais. On m’appelait « l’homme du vent », et Saranna <strong>de</strong>vint<br />

« la dame <strong>de</strong> l’homme du vent » et bientôt « la dame du vent »,<br />

et si les habitants <strong>de</strong> Bosselé nous aimaient, ils n’auraient pas<br />

pu nous aimer autant que nous les aimions. La légen<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’homme du vent était bien connue – j’étais venu <strong>de</strong> nulle part,<br />

j’avais vécu avec Glain et Vran, soignant et faisant le bien pour<br />

tous jusqu’à ce que quelqu’un en parle au seigneur <strong>de</strong> la maison<br />

sur la falaise : l’homme du vent était alors parti pour ne jamais<br />

revenir. Cette fois, se jurèrent-ils, ce serait différent. Et, au<br />

cours <strong>de</strong> toutes les années où nous avons vécu à Bosselé, le<br />

seigneur dans sa maison sur la falaise n’a jamais cherché à nous<br />

rencontrer.<br />

Les Bosselains ne s’étonnent pas, alors qu’eux vieillissent et<br />

meurent, que ce ne soit pas notre lot. Nous avons vécu assez<br />

longtemps pour guérir les maux d’enfants dont nous avions<br />

soigné les grands-parents pour une fracture <strong>de</strong> la jambe. C’est<br />

une vie paisible mais une bonne vie, et bientôt Saranna et moi<br />

comptons avoir <strong>de</strong>s enfants. Ce jour-là, toutefois, nous<br />

cesserons <strong>de</strong> nous modifier ; nous vieillirons puis mourrons<br />

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