13.07.2013 Views

Note de l'autour

Note de l'autour

Note de l'autour

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Par la vertu d’un tabou local authentique associé aux femmes<br />

et au sang ou bien <strong>de</strong> l’hystérie que trahissait ma voix, la fille<br />

s’en alla, et j’attendis <strong>de</strong> nouveau dans cette cellule étouffante.<br />

Mon dos me chatouillait, signe que mes blessures étaient<br />

désormais tout à fait guéries et cicatrisées. Je me mis à chercher<br />

le moyen <strong>de</strong> m’échapper sans passer par la porte, à tenter <strong>de</strong> me<br />

rappeler la disposition du village <strong>de</strong> l’autre côté du mur afin <strong>de</strong><br />

pouvoir regagner la liberté au plus vite.<br />

La porte s’ouvrit dans un grincement <strong>de</strong> ses lourds gonds en<br />

bois, et un homme noir vêtu d’une robe blanche entra. Il<br />

n’apportait pas d’onguents – j’avais donc manifestement fait<br />

passer mon message. Il me tendit une autre robe, bleu pâle.<br />

« Je vous en prie, dit-il, venez. »<br />

Je pris la robe. Il se retourna et sortit en fermant la porte.<br />

Je quittai mes fripes indécentes à la mo<strong>de</strong> d’Allison, passai la<br />

robe sur mon dos et mes épaules guéris <strong>de</strong> frais et la fermai sur<br />

le <strong>de</strong>vant. Je me sentais plus en confiance désormais, moins<br />

vulnérable. J’ouvris la porte et sortis en clignant <strong>de</strong>s yeux à<br />

cause <strong>de</strong> la lumière. L’homme en robe blanche se tenait à<br />

quelques pas.<br />

« J’exige d’être libérée.<br />

— Naturellement, répondit-il, et j’espère que vous<br />

poursuivrez votre voyage vers Nkumaï. »<br />

Je ne fis aucun effort pour cacher que je doutais <strong>de</strong> la<br />

sincérité <strong>de</strong> son invitation.<br />

« Je redoutais que vous le preniez ainsi, dit-il, mais je vous<br />

prie <strong>de</strong> pardonner à nos soldats ignorants. Nous tirons la plus<br />

gran<strong>de</strong> fierté <strong>de</strong> notre savoir, chez les Nkumaï, mais nous en<br />

savons très peu sur les nations au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> nos frontières. Et les<br />

soldats encore beaucoup moins que nous, bien sûr.<br />

— Nous ?<br />

— Je suis professeur, dit-il. On m’a envoyé vous enjoindre <strong>de</strong><br />

nous pardonner et <strong>de</strong> continuer votre chemin jusqu’à notre<br />

capitale. Quand le capitaine a <strong>de</strong>mandé la permission <strong>de</strong> vous<br />

mettre à mort pour avoir mutilé l’un <strong>de</strong> nos soldats, il nous a<br />

rapporté que vous prétendiez être un émissaire <strong>de</strong> Loiseau. À<br />

ses yeux, l’idée qu’on envoie une femme en ambassa<strong>de</strong> est<br />

absur<strong>de</strong>. Il vient <strong>de</strong>s basses branches <strong>de</strong> l’arbre, où on ne<br />

- 49 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!