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Note de l'autour

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Elle prépara le petit-déjeuner : la vian<strong>de</strong> d’un petit oiseau et<br />

<strong>de</strong> fines tranches d’un fruit quelconque.<br />

Je posai la question. Elle m’expliqua que ce fruit était celui<br />

<strong>de</strong>s arbres où vivaient les Nkumaï. « Nous en mangeons comme<br />

vous autres mangez du pain ou <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre. » Il avait<br />

un drôle <strong>de</strong> goût. Je n’aimais pas, mais c’était mangeable.<br />

« Comment attrapez-vous les oiseaux ? <strong>de</strong>mandai-je. Vous<br />

vous servez <strong>de</strong> faucons ? Si vous tiriez sur un oiseau, il<br />

tomberait sans fin vers le sol. »<br />

Elle secoua la tête, attendant pour répondre d’avoir avalé sa<br />

bouchée. « Je dirai à Professeur <strong>de</strong> vous emmener aux filets à<br />

oiseaux.<br />

— Professeur ? »<br />

Comme s’il n’attendait que ma question pour se manifester,<br />

un instant plus tard il se tenait <strong>de</strong>vant la maison et lançait<br />

doucement : « De la terre vers les airs.<br />

— Jusqu’au nid, Professeur », répondit Mwabao Mawa.<br />

Elle passa dans la pièce où Professeur <strong>de</strong>vait attendre. Je lui<br />

emboîtai le pas sans enthousiasme, effectuai le petit bond vers<br />

la pièce voisine puis, sans même un au revoir, je suivis<br />

Professeur hors <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> Mwabao Mawa. Sans un au<br />

revoir, avant tout parce que je n’avais aucune idée <strong>de</strong> la façon<br />

dont <strong>de</strong>ux femmes qui se connaissaient à peine se salueraient, et<br />

parce qu’elle avait déjà quitté le ri<strong>de</strong>au avant que je me déci<strong>de</strong><br />

enfin à me retourner pour dire quelque chose.<br />

Monter était une épreuve terrible, mais <strong>de</strong>scendre infiniment<br />

pire. Quand on grimpe une échelle <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>, on atteint les<br />

plateformes avec les mains et on se hisse en sécurité. Mais à la<br />

<strong>de</strong>scente, il faut s’allonger sur le ventre et laisser pendre ses<br />

jambes en cherchant du pied un barreau, conscient que si on va<br />

trop loin, on sera incapable <strong>de</strong> remonter.<br />

Je savais que le succès <strong>de</strong> mon entreprise chez les Nkumaï<br />

dépendait <strong>de</strong> ma capacité à me déplacer d’un lieu à l’autre et je<br />

refusai donc <strong>de</strong> laisser la peur prendre le <strong>de</strong>ssus. Si je tombe, eh<br />

bien, je tombe, me dis-je. Puis j’ignorai ma vision périphérique<br />

et suivis Professeur au petit trot.<br />

Pour sa part, il n’essayait pas <strong>de</strong> faire autant d’esbroufe que la<br />

veille, et le trajet fut donc plus aisé. Je découvris que <strong>de</strong>s<br />

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