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Note de l'autour

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« Qu’as-tu fait ? <strong>de</strong>manda Père, impressionné. On aurait dit<br />

un tremblement <strong>de</strong> terre.<br />

— C’en était un. Mais un petit. Il faut un conseil au complet<br />

pour en produire <strong>de</strong> gros. » Puis je marchai vers la porte. Dans<br />

la lumière naissante <strong>de</strong> l’aube, je voyais à nouveau, bien qu’un<br />

peu flou, et je constatai avec soulagement que la porte n’était<br />

plus gardée : les soldats s’étaient précipités vers la brèche<br />

ouverte dans le mur.<br />

Elle n’était pas gardée, et nous passâmes donc, Père et<br />

Saranna les premiers, puis les soldats. C’est pourquoi j’étais le<br />

<strong>de</strong>rnier et toujours désarmé quand Dinte émergea <strong>de</strong> l’ombre.<br />

Je vis l’éclat d’une torche se refléter sur l’acier. « Nous ne<br />

sommes pas à égalité, dis-je. Une marque <strong>de</strong> ton courage.<br />

— Je voulais n’avoir aucun doute quant à l’issue, répondit-il.<br />

— Alors tu aurais dû choisir une autre cible. »<br />

Il me fut très simple <strong>de</strong> faire suinter la graisse et la sueur <strong>de</strong><br />

ses mains, <strong>de</strong> sorte que la poignée <strong>de</strong> son épée <strong>de</strong>vint glissante.<br />

Il tremblait, il n’arrivait pas à tenir son arme. Elle lui tomba <strong>de</strong>s<br />

mains, et il la regarda horrifié. Il essaya <strong>de</strong> la ramasser, mais<br />

elle glissa encore d’entre ses doigts. Il frotta frénétiquement ses<br />

mains sur sa tunique, y laissant <strong>de</strong>s taches sombres. Croyait-il<br />

pouvoir se sécher les mains si facilement ? Il fit une nouvelle<br />

tentative pour ramasser l’épée, à <strong>de</strong>ux mains cette fois. Il la<br />

maintint contre lui et voulut se jeter sur moi. Je lui fis aisément<br />

lâcher prise. Et cette fois, c’est moi qui ramassai l’arme.<br />

Ç’aurait été pure justice <strong>de</strong> le tuer, mais il appelait au secours,<br />

et c’était le fils <strong>de</strong> mon père, alors je me contentai <strong>de</strong> lui<br />

trancher la gorge d’une oreille à l’autre, l’abandonnant sur le<br />

sol, en sang et muet. Il se régénérerait et se remettrait, comme<br />

moi <strong>de</strong> la même blessure un an et quelque plus tôt. Mais, au<br />

moins, il saurait que la prochaine fois qu’il voudrait s’attaquer à<br />

moi, il lui faudrait le renfort <strong>de</strong> quelques amis.<br />

Je franchis la porte, toujours armé <strong>de</strong> l’épée, et montai sur le<br />

cheval que l’on tenait pour moi. Je ne dis rien <strong>de</strong> la raison <strong>de</strong><br />

mon retard. Si Père avait entendu la voix <strong>de</strong> Dinte, s’il <strong>de</strong>vinait<br />

ce qui s’était passé <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong>s murs, il n’en parla pas.<br />

Nous chevauchâmes tout le jour vers le nord et, à la nuit,<br />

nous arrivâmes à un avant-poste militaire qui gardait autrefois<br />

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