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Note de l'autour

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Je mis pied à terre, bien que sa lance ridicule ne me parût pas<br />

une menace. J’espérais la convaincre <strong>de</strong> me laisser me reposer.<br />

Mes jambes et mon dos étaient endoloris d’avoir chevauché.<br />

« Bonne dame, dis-je <strong>de</strong> ma voix la plus douce et inoffensive,<br />

tu n’as rien à craindre <strong>de</strong> moi. »<br />

Elle continuait <strong>de</strong> pointer la lance vers mon cœur. « La moitié<br />

<strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> ces montagnes se sont fait voler ces <strong>de</strong>rniers<br />

temps, et v’là d’un coup que la troupe rameute tous ses archers<br />

au nord ou au sud après le fils du roi. J’peux pas savoir si t’as<br />

pas d’arme et l’intention <strong>de</strong> voler. »<br />

Je fis tomber ma cape et écartai grand les bras. La cicatrice<br />

sur mon cou, à ce sta<strong>de</strong>, ne <strong>de</strong>vait plus être qu’une ligne blanche<br />

qui disparaîtrait d’ici minuit. Lorsque j’ouvris les bras, ma<br />

poitrine se souleva sous ma tunique. Elle écarquilla les yeux.<br />

« J’ai tout ce dont j’ai besoin, dis-je, à l’exception d’un lit où<br />

me reposer et <strong>de</strong> vêtements décents. M’ai<strong>de</strong>ras-tu ? »<br />

Elle dévia la pointe <strong>de</strong> sa lance et s’approcha en traînant les<br />

pieds. Soudain, sa main s’élança et serra mon sein. Je poussai<br />

une exclamation <strong>de</strong> surprise et <strong>de</strong> douleur.<br />

Elle se mit à rire. « Pourquoi que tu viens chez les honnêtes<br />

gens mal déguisée comme ça ? Entre, ma dame, j’ai une<br />

paillasse pour toi si t’en veux. »<br />

J’en voulais. Mais bien que ma transformation ait trompé<br />

cette femme et me vaille donc un lit, j’en concevais encore une<br />

gran<strong>de</strong> honte. J’étais un loup qu’on laissait entrer parce qu’on le<br />

prenait pour un gentil chien.<br />

La maison était plus gran<strong>de</strong> qu’elle ne le paraissait <strong>de</strong><br />

l’extérieur. Puis je me rendis compte qu’elle était bâtie à l’entrée<br />

d’une caverne. Je touchai le mur <strong>de</strong> roche.<br />

« Oui, ma dame, la caverne gar<strong>de</strong> la maison au frais tout l’été,<br />

pis elle arrête très bien l’vent en hiver.<br />

— J’imagine, fis-je en prenant délibérément une voix plus<br />

aiguë et douce. Pourquoi pourchasse-t-on le fils du roi ?<br />

— Ach, petiote, le fils du roi a sûrement fait grand mal. La<br />

nouvelle est arrivée comme l’vent tôt ce matin ; ça doit<br />

mobiliser toutes les troupes du pays. »<br />

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