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Note de l'autour

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pareille. Étais-je parti si longtemps que Père n’était plus le<br />

Mueller ? Je ne comprenais pas.<br />

Les Nkumaï avaient manqué <strong>de</strong>s parcelles ici et là, <strong>de</strong>s îlots<br />

d’un vert profond, où la récolte serait bonne. Les gens ne<br />

mourraient pas <strong>de</strong> faim. En courant, toutefois, je ne vis<br />

personne. La nouvelle <strong>de</strong> mon passage m’avait-elle précédé ?<br />

Évitait-on le parcours <strong>de</strong> l’homme nu ? Ou était-ce le nom <strong>de</strong><br />

Lanik Mueller qui effarouchait ? Ni l’une ni l’autre<br />

interprétation ne semblait impossible. Je voyageais très vite,<br />

mais les rumeurs pouvaient me dépasser. Sinon, comment les<br />

survivants <strong>de</strong> Sill auraient-ils entendu parler <strong>de</strong> l’homme nu<br />

alors que je voyageais tout le jour et presque toute la nuit ? Les<br />

histoires qui décrivent la rumeur comme un oiseau maléfique<br />

qui vole plus vite que le son <strong>de</strong>vaient être vraies.<br />

Heureusement, je n’avais jamais faim. En passant <strong>de</strong>vant les<br />

champs <strong>de</strong> blé et les potagers, ma bouche s’en rappela le goût et<br />

je désirai manger, mais je n’en avais pas besoin, et je ne<br />

m’arrêtai pas. D’ailleurs, même si j’avais eu faim, nul n’était là<br />

pour partager son repas avec moi, et je n’envisageais pas <strong>de</strong><br />

voler sur une terre où il y aurait déjà peu à manger cette année.<br />

Le fleuve Sill était <strong>de</strong>rrière moi <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux jours quand<br />

j’aperçus enfin quelqu’un d’autre. Ou quelques-uns. Je perçus le<br />

claquement <strong>de</strong>s sabots avant <strong>de</strong> les voir. Ils venaient du nord, <strong>de</strong><br />

Mueller, et quand ils arrivèrent en vue, je reconnus la bannière<br />

<strong>de</strong> l’armée <strong>de</strong> l’Est. Son commandant était Mancik, mon<br />

parrain.<br />

Mais Mancik n’était pas avec eux, bien que la bannière du<br />

commandant fût là. Je sus ainsi qu’il était mort. Si j’avais eu un<br />

couteau, je lui aurais offert mon chagrin, mais je ne détenais pas<br />

d’arme et, très vite, j’eus d’autres soucis en tête.<br />

Je ne connaissais pas le commandant <strong>de</strong> la troupe, ni les<br />

soldats qui sautèrent à bas <strong>de</strong> leur monture et me ligotèrent. Je<br />

me laissai faire, en partie parce que j’étais perplexe, mais aussi<br />

parce qu’ils étaient trop nombreux. Il y a une limite au nombre<br />

d’organes que même un régénérant radical guéri peut<br />

renouveler – or ils avaient l’air prêts à me tailler en pièces.<br />

« On m’a ordonné <strong>de</strong> vous ramener vivant à la capitale, dit le<br />

commandant.<br />

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