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Note de l'autour

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céda le pas à <strong>de</strong>s broussailles capables <strong>de</strong> survivre à une faible<br />

pluviométrie. Aux buissons, enfin, succédèrent <strong>de</strong>s étendues <strong>de</strong><br />

sable et <strong>de</strong>s rochers cuits par le soleil.<br />

Je m’arrêtai en temps accéléré auprès du <strong>de</strong>rnier buisson que<br />

je vis, et je basculai en flux réel. Je ne pouvais pas trouver les<br />

Schwartz. Il faudrait qu’eux me trouvent. Et ils me trouveraient,<br />

je le savais.<br />

J’envisageai un instant <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>mi-tour. Nos retrouvailles<br />

ne seraient pas joyeuses. Ils ne me tueraient pas, mais quand je<br />

vivais avec eux, j’avais connu l’amour qu’ils donnaient. Je<br />

m’étais reposé <strong>de</strong>ssus. Il ne serait pas <strong>de</strong> rigueur cette fois-ci.<br />

Je marchais dans le désert <strong>de</strong>puis une <strong>de</strong>mi-journée quand le<br />

premier Schwartz se mit à suivre un chemin parallèle au mien ;<br />

il était visible <strong>de</strong> temps à autre, quelques dunes plus loin ou au<br />

sommet d’une éminence rocheuse. L’après-midi venu, il y en<br />

avait trois autres, et le soir, quand je m’arrêtai à l’ombre d’un<br />

rocher, ils étaient presque cent autour <strong>de</strong> moi, plus nombreux<br />

que je ne les avais jamais vus ensemble quand je vivais parmi<br />

eux.<br />

Ils étaient silencieux, ils me regardaient tous. Je ne mangeai<br />

pas, bien sûr, mais je m’assis <strong>de</strong>vant eux et, en esprit, je fouillai<br />

le sable, trouvai l’eau dans les profon<strong>de</strong>urs et l’attirai en surface.<br />

Elle brilla dans la lumière réfléchie par les pierres encore<br />

frappées par le soleil. Je me penchai pour boire. L’eau se retira,<br />

s’enfonça loin <strong>de</strong> moi. Ils m’avaient jugé, comme je l’avais<br />

craint.<br />

Je me levai alors et m’adressai à eux.<br />

« J’ai besoin <strong>de</strong> votre ai<strong>de</strong>.<br />

— Tu n’obtiendras rien <strong>de</strong> Schwartz, dit un vieil homme.<br />

— Le mon<strong>de</strong> a besoin <strong>de</strong> votre ai<strong>de</strong>.<br />

— La terre n’a besoin <strong>de</strong> rien si ce n’est <strong>de</strong> vie. » Et quelqu’un<br />

murmura : « Assassin.<br />

— Je n’ai pas parlé <strong>de</strong> la terre ! répondis-je brutalement. Je<br />

parle du mon<strong>de</strong>. Des hommes. Vous savez, les hommes… ceux<br />

qui doivent encore manger pour vivre, qui ont encore peur <strong>de</strong><br />

mourir.<br />

— Qui ont encore peur <strong>de</strong>s assassins, dit le vieil homme. Nous<br />

avons entendu les échos <strong>de</strong> ce cri, Lanik Mueller. C’est toi qui as<br />

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