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Note de l'autour

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d’étapes, ce qui aurait dû prendre vingt jours en terrain dégagé<br />

à un homme bien approvisionné et le double à une armée<br />

entière. Si jamais on écrivait une chanson sur mes exploits, ce<br />

voyage en serait l’envoi. C’est ce que je pensais alors, en sachant<br />

si peu.<br />

La folie du voyage était maintenant passée, <strong>de</strong> toute façon. Le<br />

soleil parcourait normalement le ciel, à son rythme habituel, et<br />

j’étais enfin capable <strong>de</strong> marcher jusqu’au soir.<br />

Dans la matinée, une route. Je retournai entre les arbres et<br />

enfilai les vêtements <strong>de</strong> jeune fille que la femme <strong>de</strong>s montagnes<br />

m’avait donnés. Je comptai ma fortune : vingt-<strong>de</strong>ux anneaux<br />

d’or, huit <strong>de</strong> platine et, en cas <strong>de</strong> grand besoin, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> fer. Plus<br />

une dague dans mon sac.<br />

J’hésitais quant à la conduite à tenir désormais. Aux<br />

<strong>de</strong>rnières nouvelles entendues à Mueller, Nkumaï attaquait<br />

Allison. Les Noirs l’avaient-ils emporté ? La guerre faisait-elle<br />

encore rage ?<br />

Je m’engageai sur la route et marchai vers l’est.<br />

« Hé, ma petite dame », lança une voix douce mais<br />

pénétrante dans mon dos.<br />

Je me retournai et découvris <strong>de</strong>ux hommes. Plus costauds<br />

que moi – je n’avais toujours pas mon poids adulte, tout en<br />

ayant atteint pas loin <strong>de</strong> ma taille définitive <strong>de</strong>puis mes quinze<br />

ans. Ils avaient l’air ru<strong>de</strong>s, mais leurs vêtements ressemblaient à<br />

<strong>de</strong>s vestiges d’uniforme.<br />

« Des soldats d’Allison, à ce que je vois », répondis-je en<br />

m’efforçant <strong>de</strong> paraître heureux <strong>de</strong> les voir.<br />

Celui dont la tête était bandée m’adressa un sourire malsain :<br />

« Ouais, si jamais Allison existe encore, avec ces Noirs inkés<br />

libres <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r. »<br />

Les Nkumaï avaient donc gagné, ou peu s’en fallait.<br />

Le plus petit, qui ne quittait pas mes seins <strong>de</strong>s yeux, ajouta<br />

d’une voix qui paraissait rouillée, comme d’avoir trop peu servi :<br />

« Veux-tu voyager avec <strong>de</strong>ux vieux soldats ? »<br />

Je souris. Grave erreur. Ils m’avaient à moitié déshabillé<br />

avant <strong>de</strong> se rendre compte que je savais me servir <strong>de</strong> ma dague<br />

et que je ne plaisantais pas. Le petit réussit à s’échapper, mais à<br />

la façon dont sa jambe saignait, je savais qu’il n’irait pas bien<br />

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