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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE IV-2Le partage du statut sérologique avec l’entourageird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012naire stable qu’avec les partenaires occasionnels, ainsiqu’avec les partenaires séropositifs plutôt qu’avec lesséronégatifs ou ceux dont la sérologie est inconnue(24). De même, les hommes ou les femmes qui ont unesérologie négative après un dépistage partagent davantageleur statut sérologique que les autres (16) (25).Par ailleurs, toutes les annonces ne sont pas forcémentfaites avec le consentement de la personneconcernée. Une étude menée en Afrique du Sudmontre que 32% des PvVIH interrogées déclaraientque leur statut avait été dévoilé à leur famille sans leurconsentement, souvent par une personne à laquelleils avaient annoncé leur statut volontairement (22).On retient de ces études, souvent réalisées au coursdes premières années de la mise en oeuvre desprogrammes d’accès aux antirétroviraux, des résultatscontrastés en termes de taux de partage, et la possibilitéque le partage soit différé au-delà de la périodeimmédiatement postérieure à la découverte du statutsérologique. Il en ressort également des différencesde pratiques entre hommes et femmes, ces dernièresayant annoncé plus fréquemment leur statut à leurconjoint lorsqu’elles ont découvert leur séropositivitédans les suites de leur mise sous traitement ARV àtitre curatif, plutôt que dans le cadre de la PTME.Les études menées sur les conditions et motivations dupartage montrent en outre que la logique sous-jacenteserait en premier lieu « utilitaire », visant à trouver unsoutien psychologique ou une aide matérielle auprès detiers, ou « observante », appliquant les recommandationsdes agents de santé, surtout dans les pays anglophonesoù l’identification d’un pair était parfois un critèreindispensable pour la mise sous traitement.Sur le plan méthodologique, les obstacles sont multiplespour explorer ce thème. Une première difficultéest due au fait que cette exploration ne peut se baserque sur des déclarations individuelles, pour un thèmetrès chargé d’affects, ce qui peut fragiliser la qualitédes souvenirs et induire des propos très subjectifs. Deplus les personnes pourraient répondre en fonction dece qu’ils estiment attendu par les professionnels desanté. Un second obstacle est lié à la définition desnotions que les personnes déclarent partager : il nesemble pas exister d’étude qui analyserait le contenusémantique et les dimensions linguistiques et nonverbales du partage du statut VIH en Afrique.Une autre limite des études menées dans ce domaineest leur manque de recul. Le TABLEAU 1-A montre ladurée écoulée entre le diagnostic de séropositivité despersonnes enquêtées et le moment où les enquêtesont été menées dans neuf études conduites enAfrique, sélectionnées sur la base des effectifsconcernés (nous n’avons pas retenu les études antérieuresà 2000 ou d’effectif inférieur à 100). Cesdurées, relativement courtes et hétérogènes, nepermettent pas d’explorer le partage du statut sérologiqueà moyen terme.Sur ces bases, une étude menée auprès de personnesfaisant partie d’une cohorte thérapeutique deplus de dix ans, mixte, où le partage avec un tiersn’était pas une condition de la mise sous traitement,offre une opportunité méthodologique assez exceptionnellepour aborder le partage du statut VIH àmoyen terme et dans un contexte où l’accès auxantirétroviraux est assuré pour la personne quiannonce et pour le destinataire de l’annonce.2. OBJECTIFL’objectif principal de cette étude est de décrire lespratiques de partage du statut sérologique par lesPvVIH traitées par ARV au Sénégal depuis 10 ansavec leur entourage et leur partenaire, les motivationset les obstacles, et leur évolution au cours desans. Autrement dit, il s’agit de préciser les modalitéset les circonstances de l’annonce du statut sérologique.Quand, comment, à qui, dans quelles circonstances,les personnes ont-elles annoncé leur statutsérologique à des tiers, et avec quelles conséquences?3. METHODECette étude a combiné l’analyse des données sur lepartage du statut VIH recueillies dans le cadre del’enquête quantitative « Devenir des patients » (cf.chapitre IV-1) et la réalisation d’une enquête qualitativecomplémentaire spécifique.3.1. L’enquête quantitativeLa méthode de recueil et d’analyse des données estprésentée dans le chapitre « Devenir des patients ».Les enquêtes ont été conçues par <strong>Bernard</strong> <strong>Taverne</strong>et Julie Coutherut ; les entretiens et la saisie desdonnées ont été réalisés par El Hadj Malick SyCamara et Sokhna Boye ; les analyses statistiquesont été réalisées par Julie Coutherut ; la rédaction aété assurée par Julie Coutherut et <strong>Alice</strong> <strong>Desclaux</strong>.200

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