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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE I-4Vieillissement accéléré et VIHird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012l’échantillon contrôle sont obèses et 30% sont ensurpoids. Ces chiffres sont en accord avec une étuderéalisée à Dakar en 2006 visant à étudier les relationsentre caractéristiques anthropométriques et facteursde risque cardiovasculaires (Fontbonne et al. 2011).Sur la base d’un échantillon d’hommes et de femmeslégèrement plus jeunes (43 ans comparé à 47 ansdans la présente étude), la prévalence d’obésitéobservée chez les femmes était déjà très élevée, avec30% de femmes obèses et 30% en surpoids. Cemorphotype est, rappelons-le, spécifique aux femmes,puisque dans notre étude, seulement 4% deshommes sont obèses. Cette fréquence était de 3%dans l’étude réalisée en 2006.Ainsi, si les patients sont objectivement moins corpulents,1 femme sur 3 dans ce groupe est quand mêmeen surpoids ou obèse. Par ailleurs, l’examen del’ensemble des caractéristiques anthropométriqueschez les patients indique très clairement une tendanceà l’accumulation de tissu adipeux au niveau abdominal,en particulier chez les hommes. La centralisationdes graisses au niveau abdominal est en généralassociée à d’autres anomalies métaboliques. Cetteconstellation de troubles a reçu le nom de « syndromemétabolique » et constitue un facteur de risque demaladies cardiovasculaires et de diabète. Il y a quelquesannées, une étude sur les lipodystrophies ettroubles métaboliques a été réalisée dans la mêmecohorte de patients en comparaison avec un groupecontrôle (Mercier et al. 2009). Cette étude montraitclairement que, bien que les patients étaient plusmaigres, ils avaient un profil métabolique moins favorableque les « contrôles », avec des dysfonctionnementsde la régulation insulino-glycémique et destroubles du métabolisme des lipides.6.2. FragilitéContrairement à nos hypothèses de départ, nousavons observé que les patients n’étaient pas plus àrisque d’être fragiles, et qu’ils avaient même tendanceà l’être moins. Ce moindre risque est surtout lié à lafréquence de l’item ‘faiblesse musculaire’, qui est deuxfois moins élevée chez les patients (11%) que chez lescontrôles (21%). Nous devons dans un premier tempsnous interroger sur l’existence de biais dans laconduite de cette étude qui pourrait expliquerl’observation de ce résultat. Tout d’abord les patientsont été recrutés en milieu hospitalier au moment deleur consultation médicale de routine, alors que lescontrôles ont été recrutés à domicile. Certains patientsqui avaient une consultation prévue dans la périoded’enquête ne sont pas venus et nous n’avons pas pules enquêter. Pourquoi ne sont-ils pas venus ? Ils fontpeut-être partie des sujets fragiles qui n’auraient paseu les ressources suffisantes (physiques, psychologiquesvoire économiques) pour se rendre au centre deconsultation. La comparaison des sujets enquêtés etnon enquêtés pour les variables disponibles dans labase de données a montré quelques différences.Comparé aux patients qui ont été enquêtés, lespatients encore suivis mais non enquêtés étaientpréférentiellement des hommes, avaient plusfréquemment reçu des IP ou du TDF et avaient un IMCplus faible au moment de la mise sous traitement. Cesobservations suggèrent l’existence possible d’un biaisde sélection dans le recrutement des patients mais ilest difficile de savoir quel pourrait être son impact surl’estimation de la fréquence de fragilité.La constitution du groupe contrôle doit aussi êtrediscutée. La procédure d’échantillonnage dans lesdifférents quartiers de Dakar était fondée sur laméthode des itinéraires permettant a priori un recrutementaléatoire des participants. 46 % des personnessollicitées ont cependant refusé de participer àl’enquête. Les raisons du refus n’ont pas étérecueillies, mais peut être aurait-il été intéressant derecueillir les motivations pour participer. En effet, il estpossible qu’une proportion non négligeable des participantsaient accepté d’être enquêtés car ils sesentaient en ‘mauvaise santé’, suspectaient certainesmaladies ou souffraient de douleurs articulaires. Cebiais de recrutement pourrait expliquer la valeurmoyenne moins élevée obtenue au test de force musculairechez les contrôles.Dans la littérature, la seule étude évaluant la fragilitéchez des patients sous traitement antirétroviral, trouveune prévalence de 9% (Onen et al. 2009). Dans cettepublication, la définition de la fragilité est identique àcelle que nous avons retenue, les patients sont un peuplus jeunes, les hommes sont plus nombreux, et il n’ya pas de comparaison avec un groupe contrôle issu dela population générale. Cette valeur de 9% est comparéeaux estimations obtenues en population générale,où les prévalences chez les plus de 65 ans (non infectés)varient de 3 à 9% (Avila-Funes et al. 2008). Lesautres études, peu nombreuses cependant, portentsur des patients avant mise sous traitement et présentantdes stades avancés de la maladie (Desquilbet etal. 2007; Desquilbet et al. 2009). Les estimations de lafragilité dans ce contexte, sont difficilement comparablesà la situation de patients traités dont la maladieest relativement bien contrôlée.Quoi qu’il en soit, même si les estimations dusyndrome de fragilité peuvent être discutées dans ledétail, les résultats indiquent que les patients ont un46

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