12.07.2015 Views

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CHAPITRE II-3Santé sexuelle : étude exploratoireird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012Nous avons eu la surprise d’enregistrer une demandede la part de 87 personnes, soit 47% des personnesinterrogées. Les hommes paraissaient plus intéressésque les femmes : 71% d’entre eux ont répondu favorablement,vs. 33% des femmes.Les personnes qui affirment « vouloir en parler avec unspécialiste » sont majoritairement des hommes (71%d’entre eux affirment vouloir en parler), des personnesqui vivent en union (67% d‘entre elles), qui déclarentavoir une activité sexuelle (65% d’entre elles), quijugent que leur sexualité s’est dégradée (70% d’entreeux), qui vivent avec un partenaire VIH+ (73% d’entreeux), et enfin, qui sont identifiées à risque de dépression(64% d’entre eux). Globalement, les personnes àrisque de dépression ont demandé plus souvent uneconsultation de sexologie quel que soit leur sexe, leurstatut matrimonial et leur activité sexuelle. Finalement,parmi les 87 qui affirmaient leur intérêt pour une consultationde sexologie, seulement 27 personnes (31%)sont effectivement venues en consultation.4.2. Enquête cliniqueAu total, 29 personnes sont venues en consultation desexologie ; deux personnes sont venues sans avoirpréalablement exprimé leur intérêt lors de l’enquête parquestionnaire. Quelques-unes de leurs caractéristiquessocio-démographiques sont mentionnées dans letableau 1 (présenté en annexe). Les patients qui sontvenus en consultation n’apparaîssent pas significativementdifférents de ceux qui ne sont pas venus (pasd’écart sur le sexe, l’âge, le risque de dépression,l’activité sexuelle, le nombre d’enfant et l’emploi).Ces personnes se répartissaient entre 13 femmes et 16hommes. Les femmes avaient en moyenne 45 ans [38– 52], les hommes 52 ans [36 – 65]. La durée moyennede leur traitement était de 9 ans [8 – 12]. La plupartétaient mariés (cf. TABLEAU 4).TABLEAU 4STATUT MATRIMONIAL ETRÉPARTITION PAR SEXE DESPERSONNES VUES ENCONSULTATION DE SEXOLOGIEfemmes hommes totalmarié(e) 9 14 23divorcé(e) 1 1 2veuf/veuve 1 0 1célibataire 2 1 3total 13 16 29Le VIH dans la vie affective et le parcours conjugalToutes les personnes rencontrées à l’occasion decette consultation témoignent d’un parcours conjugalet d’une vie affective fortement marqués par lesconséquences de l’infection par le VIH, pour ellesmêmeset leurs proches. Pour la plupart d’entre elles,l’infection par le VIH les a entraînées dans des itinérairesde séparation, soit par le décès du conjointavant ou après que le diagnostic de l’infection leursoit révélé, soit par un divorce subi ou voulu.Parmi les treize femmes, sept ont vécu le décès d’unpremier époux, et trois autres le décès d’un ouplusieurs de leurs enfants, ou d’une ou deuxco-épouses. La plupart de ces décès sont survenuspendant la période 1995 – 2000, juste avant que lesmédicaments ARV ne soient disponibles.Aïcha, F, 39 ans, 9 ans de traitement ARV : « Monpremier mariage était en 1994, mon mari était chauffeur,nous avons eu un enfant qui était toujoursmalade, il a été hospitalisé et est décédé ; quelquestemps plus tard, c’est mon mari qui est tombé maladeet a été hospitalisé, il a été diagnostiqué positif, et 15jours après moi aussi. Quelques temps après il estdécédé. Moi j’ai commencé les traitements en 2001,en 2002 je me suis remariée comme secondeépouse avec un homme qui est positif ».Aby, F, 51 ans, 6 ans de traitement ARV : « Monpremier mari est décédé en 1997, je me suis remarié,j’ai eu enfant qui est parti [décédé] en 2003, c’est à cemoment que l’on m’a diagnostiqué et j’ai commencéle traitement en 2004 ; mon deuxième mari était aussimalade, il est mort en 2007 ; je me suis remarié en2009 ».Alima, F, 51 ans, 10 ans de traitement ARV : « J’ai étéinformée du VIH en décembre 1999, mon mari savaitqu’il était malade mais il n’a rien dit, quand je l’aiappris je me suis disputée avec lui et j’ai divorcé quelquesmois plus tard, j’avais quatre enfants, le plusjeune a maintenant 17 ans, il est en bonne santé ; jeme suis remariée avec un homme qui est VIH+ »Sept hommes (parmi les seize) témoignent égalementdes décès d’une ou plusieurs de leurs épouseset de leurs enfants.Maffal, M, 45 ans, 9 ans de traitement ARV : « Je mesuis marié en 1994, mes trois premiers enfants sontdécédés chaque fois peu de temps après leur naissanceen 1996, 1998 puis 2001, c’est à ce momentlàen 2001 que l’on a diagnostiqué la maladie84

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!