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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE I-4Vieillissement accéléré et VIHird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012réalisée au niveau de la hanche et de la colonne vertébrale(vertèbres L2 à L4) mais elle peut être aussi faiteau niveau de l’avant-bras.La mesure est ensuite exprimée en T-score (écarttype). Le T-score correspond à l’écart qui existe entrela densité osseuse chez un individu et la densitéosseuse théoriquement normale d’un adulte jeune demême sexe et de même ethnie.Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l'ostéoporosedensitométrique est définie par un T-scoreinférieur à -2,5. L’ostéopénie (faible densité minéraleosseuse) correspond à un T-score compris entre -1et -2,5.L’ostéodensitométrie par DEXA est la méthode deréférence pour diagnostiquer l’ostéoporose. Cependant,c’est une technique couteuse, qui nécessitedes équipements lourds, rarement disponibles dansles pays à ressources limitées. Une alternative estl’ultrasonographie. Cette technique est simple àmettre en œuvre, les appareils sont transportables, lalecture est aisée, les équipements sont moinscouteux et il n’y a pas de radiation ionisante. Lesprincipales mesures validées dans le domaine del’ultrasonographie sont celles du calcaneum(échographie du talon). Plusieurs études prospectivesindiquent des performances similaires entre lesméthodes à ultrasons et le DEXA pour la prédictiondu risque de fracture à 10 ans (Guessous et al. 2008;Moayyeri et al. 2009). Toutefois, cette méthode n’estpas officiellement reconnue pour le diagnostic del’ostéoporose, en raison de la diversité des appareilset l’absence de seuil unique (Frost et al. 2000 ; Njehet al. 2000)2.3.2. Facteurs de risque de l’ostéoporoseL’âge est le premier facteur de risque de déminéralisation.En effet, il existe une diminution physiologique dela masse osseuse avec l’âge. Ce phénomène est,notamment lié aux modifications hormonales. Ladiminution des hormones sexuelles, brutalement chezla femme à la ménopause, et plus progressivementchez l’homme dès l’âge de 50 ans, entraîne des perturbationsdans la régulation du métabolisme calciqueconduisant à une diminution de la masse osseuse.Les facteurs génétiques ont aussi un rôle importantdans l’évolution du capital osseux. L’existenced’antécédents familiaux d’ostéoporose est associéeà un risque d’ostéoporose plus élevé.La déminéralisation osseuse est aussi liée à diversfacteurs hygiéno-diététiques; la sédentarité, un faibleindice de masse corporelle (IMC), l'alcoolisme, letabagisme, la toxicomanie et une carence en calciumou vitamine D.Certaines maladies ou leurs traitements peuventaussi avoir un effet délétère sur le tissu osseux. C’estle cas de l’hyperthyroïdie, de l’hyperparathyroïdie, dudiabète… et de la plupart des maladies entrainant unétat inflammatoire chronique, la polyarthrite rhumatoïdepar exemple, ou les infections virales chroniquestelles que les hépatites ou l’infection à VIH. Lesglucocorticoïdes et certains traitements hormonauxutilisés pour la prévention des cancers sont aussiconnus pour leur action déminéralisante.2.3.3. Déminéralisation osseuse et VIHLes personnes vivant avec le VIH présententfréquemment des troubles du métabolisme caractériséspar une diminution de la densité minéraleosseuse conduisant à une fragilisation de l’os.Plusieurs études menées au Nord confirment, encomparaison avec la population générale, l’existenced’une prévalence d’ostéoporose et d’ostéopénie plusélevée chez les personnes vivant avec le VIHqu’elles soient traitées ou non (Amiel et al. 2004;Brown et al. 2006; Cazanave et al. 2008; Duvivier etal. 2009; Grijsen et al. 2010; Sharma et al. 2010 ).L’estimation de la prévalence de ces troubles osseuxdans le contexte du VIH est variable, allant de 3 à20% pour l’ostéoporose et de 22 à 50% pourl’ostéopénie selon les études (Paccou et al. 2009).Une méta-analyse regroupant 11 études transversales,publiées entre 1996 et 2005 estime pour la populationdes sujets infectés des prévalences moyennesde 15% et 52% pour l’ostéoporose et l’ostéopénierespectivement. Dans cette étude, la comparaison durisque d’ostéoporose entre 884 personnes vivantavec le VIH et 654 témoins conduit à un odds-ratio de3.7 (Brown et al. 2006). En lien avec la fragilisationde l’os, plusieurs études indiquent également unrisque de fracture plus élevé chez les personnesinfectées (Triant et al. 2008).Plusieurs facteurs semblent être en cause pour expliquerce risque plus important de déminéralisationosseuse (McComsey et al. 2010). Au-delà desfacteurs de risque classiques et bien connus, tels quela consommation ou l’usage de toxiques (tabac,alcool, drogues), l’amaigrissement, la sédentarité…,d’autres facteurs propres à l’infection et à son traitementsemblent aussi être impliqués. L’infection viralecontribuerait à la déminéralisation à la fois parl’action du virus lui-même, mais aussi par les effets40

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