12.07.2015 Views

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CHAPITRE IV-7Les personnes âgées et la fréquentation des associationsird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012des besoins des pvVIH qui sont dans des situations deprécarité socio-économique et thérapeutique.La peur d’être découverte et d’être victime de stigmatisationet de discriminationKébé, femme divorcée, âgée de 60 ans, ménagère etnon-associative en réponse à la question de savoir :- Enquêteur : Est ce que les associations de pvVIHvous intéressent ?- Enquêtée : « J’ai peur que l’on me découvre, je neveux pas que les autres soient au courant de ma maladie.J’étais l’épouse d’un grand marabout au Sénégal,j’ai eu quatre enfants avec lui, mais ils ne sont pas auSénégal, ils vivent à l’étranger. Personne ne sait quej’ai la maladie, à part eux, quand je vais à l’hôpital, jedis à ma famille que je me consulte pour le diabète etla tension, même ma belle-fille qui m’accompagnepour les soins ne sait pas que je suis séropositive ».Pour Aïssatou, femme mariée, âgée de 52 ans, ménagèreet non-associative,« J’ai peur que l’on me découvre, j’ai des enfants, j’aipeur de leur poser un préjudice, surtout les filles qui nesont pas encore mariées. Aller dans les associations estune bonne chose parce que cela te permet de mieuxconnaitre ta maladie, mais tu peux croiser quelqu’un quite connait ou quelqu’un te voit entrer dans certainsmilieux, il peut dévoiler ça à tout le monde ».Ainsi, les dimensions relatives à l’expérience de la maladiequi conduisent à ne pas recourir aux associationssont principalement psychologiques (bonnes relationsavec l’entourage, importance de la religion) et économiques(absence de besoin d’aides financières du faitd’une prise en charge suffisante par le système desoins, la famille ou soi-même) : ces expériences sont« symétriques » à celles des personnes qui fréquententles associations. Un motif supplémentaire est cependantmentionné : la crainte de la découverte du statutsérologique et de la discrimination. Il faut noter que cettediscrimination n’a pas pour objet l’âge, mais le statutVIH. Ainsi, ces motifs de fréquenter ou ne pas fréquenterles associations spontanément énoncés par les personnesâgées que nous avons interrogées ne paraissentpas directement liés à l’âge.4.2. Les politiques associativesLe terme « politiques associatives », recouvre deuxéléments essentiels : les services proposés par lesassociations et les modes d’information destinés auxpatients sur les activités des associations de pvVIH.Le terme est justifié par le fait que les aspects couvertsdépassent de simples activités. Ils reflétent les orientationsgénérales de chaque association et la manièredont elles accordent de l’importance à leurs adhérentspotentiels dans leur « vision ». Les données recueilliesmontrent que les « politiques associatives » ont unimpact déterminant sur l’associativité des personnesâgées.Les services proposés par les associationsPour les personnes qui fréquentent les associations,les services et activités sont un déterminant essentiel.En d’autres termes, le choix d’adhérer ou de fréquenterune association de pvVIH est motivé par « l’offre deservices ».Elles citent :Les groupes de paroleC’est ce que cite Fanta, femme divorcée, âgée de 56ans, commerçante et membre d’une association depvVIH :« … Donc, si vraiment je suis dans l’association c’estpour participer dans les groupes de paroles… ».Toujours pour montrer l’importance des groupes deparoles, cette personne ajoute :« Tu sais, c’est à travers les groupes de parolesque j’ai démystifié la maladie, quand je suis venuedans l’association, j’ai trouvé des personnes quiétaient plus âgées que moi, et je me suis dit, ah, jene suis pas la seule à avoir la maladie à mon âge,donc je ne dois pas me fatiguer, souffrir, j’ai intérêtà vivre normalement ma maladie comme tout lemonde. Parfois tu vois des jeunes qui n’ont mêmepas 25 ans, qui ont la maladie et je me dis que, aumoins, moi je me suis mariée et j’ai eu desenfants, mais cette jeune fille ou ce jeune garçon,il n’a plus la chance de se marier ou de savourersa vie, c’est dur ».Les Activités Génératrices de Revenus (AGR)Les AGR consistent à financer et à allouer aux membresle désirant une somme d’argent sous forme deprêt dans le but d’exercer des activités leur permettantd’améliorer leur situation économique. Au début desannées 2000, plusieurs associations proposaient desAGR. C’est ce que rapporte Aby, femme veuve, âgéede 52 ans, ménagère et membre d’une association depvVIH :285

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!