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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE IIAspects biocliniques et comportementauxII-2Lipodystrophies : prévalence,présentations cliniques et facteurs associésAssane Diouf, Amandine Cournilird-00718213, version 1 - 16 Jul 20121. INTRODUCTIONL’infection par le virus de l’immunodéficiencehumaine (VIH) reste un problème de santé publiquemondial avec 34 millions de personnes infectées parle VIH en 2010. Près de deux tiers de ces personnesvivant avec le VIH (PVVIH) sont en Afrique subsaharienneoù l’on trouve également la majorité desnouvelles infections et des décès en rapport avec leVIH/sida. Le traitement antirétroviral (ARV) estaccessible dans certains pays depuis 1998 et dans lapresque totalité depuis 2003. Fin 2010, environ 5millions de PVVIH étaient sous thérapie antirétroviraleen Afrique subsaharienne ; soit une augmentationde 20% par rapport à 2009. Trois pays(Botswana, Namibie et Rwanda) ont réussi l’accèsuniversel alors que deux autres (Swaziland etZambie) ont un taux de couverture en traitement ARVentre 70% et 80% (1).L’efficacité et la tolérance de ces traitements dans lecourt terme et le moyen terme ont été largementdocumentées aussi bien dans les pays développésque dans les pays à ressources limitées. Les résultatssont presque similaires avec cependant unemortalité précoce plus élevée dans les pays àressources limitées (2 – 6). L’efficacité des traitementsARV a fait de l’infection à VIH une maladiechronique rendant nécessaire l’évaluation de l'efficacitéet de la tolérance sur le long terme. Les résultatsdisponibles, issus de travaux menés essentiellementdans les pays développés montrent un maintiende l’efficacité avec cependant la survenue decomplications non infectieuses de plus en plusfréquentes. Parmi celles-ci, on peut citer la lipodystrophiequi est un trouble du métabolisme deslipides associé à une modification de la répartitiondes graisses.La lipodystrophie associée au VIH a fait l’objet deplusieurs études dans les pays développés avec desprévalences très variables chez les PVVIH traitéespar les ARV. Ces variations sont en partie liées à laméthode de mesure, la définition utilisée et aux moléculesARV auxquelles étaient exposées les patients.Durant ces dernières années, plusieurs études ontcontribué à élucider la physiopathologie de lalipodystrophie associée au VIH même s’il persistedes zones d’ombre (7 – 11).Les manifestations cliniques peuvent être une fontegraisseuse au niveau de certaines parties du corps(lipoatrophie) ou, au contraire une accumulation degraisses au niveau d’autres parties du corps (lipohypertrophie).On peut également observer une associationde lipoatrophie et de lipohypertrophie définissant lesformes mixtes.Les conséquences négatives de la lipodystrophie sur laqualité de vie (12) et par conséquent sur l’observance àla thérapie ARV ont été amplement démontrées (13, 14).La prise en charge de la lipodistrophie est lourde sur leplan socio-économique avec des résultats décevants.Dans les pays en développement, le problème deslipodystrophies est plus aigu pour plusieurs raisons :– les premiers traitements ARV utilisés dans ces payscomportaient pour la plupart les analogues de la thymidineparmi lesquels la stavudine (d4T) et la zidovudine(AZT), mais aussi l’indinavir (IDV) dont la toxicité est avérée,– les moyens de prise en charge de ces altérations sontinexistants ou inaccessibles pour la plupart des malades,– le dépistage et le suivi de ces complications ne sontpas pris en compte dans les modèles de monitorage misen place dans ces pays.Cependant, la plupart des pays en développement ontune histoire de traitement ARV assez récente et nedisposent pas d’une population appropriée pour mesurerces complications à long terme. Les seules publicationsfaites en Afrique subsaharienne proviennent duSénégal, du Bénin, du Rwanda et de la République deCôte d’Ivoire (RCI) avec des durées de traitementdifférentes allant de 15 à 65 mois (15 – 19).Le Sénégal a été l’un des premiers pays à ressourceslimitées à mettre en place un programme public d’accèsaux ARV en 1998. Une cohorte constituée des 403premiers malades inclus dans ce programme a faitl’objet d’un suivi régulier depuis leur mise sous ARV. A ladate du 1er décembre 2009, cette cohorte comportait242 malades régulièrement suivis offrant l’opportunitéde mesurer l’importance de la lipodystrophie.L’objectif de ce travail était d’évaluer la prévalence de lalipodystrophie, des différentes formes cliniques ; maisaussi d’identifier les facteurs associés à la lipodystrophiechez les patients recevant un traitement ARV depuisplusieurs années au Sénégal.69

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