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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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Evaluation de l’impact bio-clinique et social, individuel et collectif, du traitement ARVchez des patients VIH-1 pris en charge depuis 10 ans dans le cadre de l’ISAARV – Cohorte ANRS 1215.Le dispositif de recherche organisé autour de lacohorte ANRS 1215, entretenu de manière continuede 1999 à 2011, a constitué un partenariat scientifiqueexemplaire entre des personnes vivant avec le VIH,des professionnels de santé et des chercheurs sénéird-00718213,version 1 - 16 Jul 2012nationale à Gorée en 2001 concernant « les aspectssociaux dans de la prise en charge par les ARV » ;des représentants d’une dizaine de pays d’Afrique yont échangé sur l’impact des contraintes sociales,culturelles et économiques sur l’usage des ARV. Unefois encore, le caractère précurseur d’une telledémarche mérite d’être souligné, car cette réflexionétait conduite alors que l’accès aux médicamentsARV n’était pas encore recommandé pour les pays duSud. La synthèse de cette rencontre fut présentéelors d’un symposium organisé à l’occasion de la XIIeConférence sur le Sida et les MST en Afrique(CISMA) à Ouagadougou en décembre 2001 :l'équipe du Sénégal défendait alors publiquement lanécessaire gratuité des médicaments ARV enAfrique, alors que les organisations onusiennes nes’étaient pas encore engagées en faveur de l’accèsaux ARV dans les pays du Sud.En 2003, c’est encore à partir des recherches réaliséesdans le cadre du programme ANRS 1215 qu’aémergé la réflexion sur l’exemption totale des paiementsdes soins pour les PVVIH. Sur la base d’unargumentaire initialement développé au Sénégal, unecollaboration avec Alan Whiteside (Professeur à l'Universitédu KwaZulu-Natal) et Gorick Ooms (MédecinsSans Frontières Belgique) a conduit à la rédaction dela déclaration intitulée « Free by 5 » appelant à lagratuité totale des soins liés au VIH(2). En quelquesmois elle fut signée par plus de 600 personnes àtravers le monde(3) ; elle a été reprise et diffusée dansla plupart des réseaux internationaux et dans lapresse spécialisée ; elle a conduit l’OMS à organiseren mars 2005 une réunion d’experts sur le thème despaiements par les usagers. Cette réunion fut ellemêmeà l’origine de la recommandation d’exemptiondes paiements publiée par l’OMS en 2006.Loin de constituer une instrumentalisation de larecherche ou des chercheurs par les décideurs, cettedémarche qui a articulé étroitement la recherche et ladéfinition des politiques de santé est en accord avecune conception éthique qui vise à accroître le niveaude pertinence de la recherche face aux inégalités desanté – notamment Nord-Sud. Cette approche a étépartagée par les membres de l’équipe de recherche,(2) « Free by 5 », Economists’, public health experts’ and policy makers’declaration on free treatment for HIV/AIDS, 6p.(3) Parmi lesquelles Mr S. Lewis (UN Special Envoy for HIV/AIDS in Africa),et en France notamment par Mme H. Rossert-Blavier (vice-présidentedu Fonds Global) et MM. JF Delfraissy, P. Douste-Blazy, F. Hollande,M. Kazatchkine, B. Kouchner.les « décideurs » du CNLS, les équipes médico-socialesdu Service de maladies infectieuses, les associationsde PvVIH, et soutenue par l’ANRS.Parallèlement à ces travaux et modes d’implication àvisée stratégique, d’autres aspects des recherchesmenées ont obéi à des questionnements de rechercheplus généraux, théoriques, ou bien sur desthèmes pour lesquels des interventions appliquées nepouvaient être directement proposées.2.3. Les apports en termesde santé publique globaleDés l’année 2000, la visibilité et à la notoriété del’Initiative sénégalaise sont portées par les résultatsdes recherches réalisées dans le cadre duprogramme ANRS 1215. Ces résultats sont repris etdiffusés par les agences des Nations-Unies. Le Sénégalest alors l’un des rares pays d’Afrique à pouvoirtémoigner d’une expérience dans les traitementsARV. Dés lors, « l’Initiative sénégalaise » concentrel’attention de nombreux acteurs hors du pays. Lesexperts d’ONUSIDA, de l’OMS, de la Banque Mondiale,des représentants des industries pharmaceutiques,des activistes thérapeutiques du Nord, deschercheurs en santé publique de diverses disciplineset de divers pays se succèdent à Dakar pour venir sedocumenter sur l’ISAARV. Les informations qui sontalors proposées sur l’efficacité thérapeutique,l’observance, l’adhésion, etc. sont toutes issues duprogramme ANRS 1215. Sur la base de ces résultats,l’ISAARV acquiert une valeur emblématique, et leSénégal cité en exemple aux côtés du Brésil et de laThaïlande comme preuve de la faisabilité de l’usagedes traitements ARV dans les pays du Sud. Lapériode 1999 – 2010 fut celle des principalesdécisions de politique sanitaire énoncées par lesagences des Nations-Unies à propos de l’usage desmédicaments ARV au Sud. Pendant toute cettepériode les analyses scientifiques issues duprogramme ANRS 1215 ont servi de données probantespour soutenir les nouvelles orientations.3. CONCLUSION405

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