12.07.2015 Views

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CHAPITRE II-1Diabète et hypertension artérielle : prévalence et facteurs associésird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012en évidence à travers ces études. Le rôle du traitementARV est discutable. En Norvège, la durée detraitement ARV était apparue comme facteur prédictifde l’HTA dans une étude mais celle-ci ne s’était pasintéressée au rôle des différents ARV (50). Une autreétude cas-témoins y rapportait une prévalence del’HTA plus élevée chez les PVVIH sous ARV parrapport à ceux qui ne l’étaient pas (21% contre 13%,respectivement) mais la différence n’était pas significative(52). Il n’y avait pas non plus de différence deprévalence selon que les patients étaient exposés ounon aux INNTI ou aux IP.En Espagne, il a été rapporté une augmentation de lapression artérielle après 48 semaines de traitementARV. Les auteurs suggèrent un rôle partiel du traitementARV dans l’augmentation de la pressionartérielle par l’amélioration de l’état de santé du patient(51). Cette étude n’a porté que sur 95 patients avecune durée de traitement de 48 semaines, d’où ladifficulté d’en tirer une conclusion sur ce point précis.Gazzaroso C. et al ne retrouvaient pas d’associationentre le traitement ARV et l’HTA mais leur étude nes’était intéressée qu’à l’exposition aux INTI et àl’exposition aux IP, et non à la durée d’exposition autraitement ARV ou à chaque molécule ARV (53).Thiébaut et al se sont intéressés aux facteurs derisque d’HTA incident dans l’étude D:A:D. Sur unepopulation de 8984 PVVIH suivies dans des cohortesde pays développés d’Europe, d’Australie et des EtatsUnis, l’exposition aux ARV n’était pas apparue commefacteur de risque d’HTA après ajustement. Par contre,la durée d’exposition cumulée aux INNTI était associéeà un moindre risque d’HTA (une réduction durisque d’HTA entre 22% et 33% a été observée chezceux qui avaient été exposés aux INNTI par rapport àceux qui n’avaient jamais reçu d’INNTI) (57).Aux Etats Unis, il a été retrouvé un rôle protecteur del’Atazanavir dans la survenue d’une augmentation dela pression artérielle (augmentation de 10 mm Hg dela TAS ou augmentation de 10 mm Hg de la TAD ousurvenue d’un nouveau cas d’HTA) par rapport à l’EFV(60). Cette même étude retrouvait un moindre risqued’avoir une augmentation de la pression artériellechez les patients exposés à l’ATV, au NFV et à l’IDVpar rapport aux patients exposés au LPV/r. Ce quin’est pas en accord avec nos résultats qui retrouventque l’HTA était associée de façon positive à l’IDV etnégative au LPV/r. Il faut tout de même noter que cettedernière étude n’avait pris en compte que le TARV àl’inclusion contrairement à la nôtre qui s’était intéresséeà la durée d’exposition. D’autre part, nos patientsétaient exposés à de fortes concentrations d’IDV(2400 mg/jour) sans RTV. Etant donné la toxicitérénale avérée de l’IDV, son rôle dans un tel contexteest tout à fait compréhensible ; d’autant plus que cerôle a déjà été documenté (61).4.4. Les implicationsNotre étude fournit les premières données sur lediabète et l’HTA chez les PVVIH, plus particulièrementchez ceux exposés aux ARV au Sénégal. Ellesviennent contribuer à une meilleure évaluation et unemeilleure analyse de cette problématique surtout enpays à ressources limitées où les publications sur lesujet sont rares.Le renforcement ou le développement des systèmesde pharmacovigilance dans les PED permettrait demieux prendre en compte ces pathologies. Notreétude retrouve une prévalence plus importante de cespathologies chez les PVVIH exposées aux ARV parrapport à la population générale sénégalaise (62, 63).Cette hypothèse est soutenue par la plupart desétudes sur le sujet ; même si certaines la remettent encause. On retrouve une association positive entredurée de traitement ARV et diabète. Ce qui est enaccord avec la majorité des publications ayant évaluél’association entre TARV et diabète. Quant àl’association entre certaines molécules ARV etl’hypertension artérielle, elle semble plus discutée.Le diabète et l’hypertension artérielle sont des facteursde risque connus de la maladie cardiovasculaire quiconcerne à plus de 80% les pays à faibles et moyensrevenus (64). Chez les patients sous ARV, ilss’associent à d’autres comorbidités (65, 66) et sont àl’origine d’une mortalité importante (67) ; sinon d’unimpact potentiellement négatif sur la qualité de vie etl’efficacité du traitement ARV. La prise en charge dudiabète est identique à celle de la population générale.Il faut tout de même privilégier les médicaments insulinosensibilisateurssi le traitement médicamenteuxs’indique. Les glitazones sont particulièrement intéressantsen cas d’association avec la lipoatrophie (68).La prise en charge de l’HTA repose sur les mesureshygiéno-diététiques et le traitement médicamenteuxcomme dans la population générale. Cette prise encharge se fait dans le long terme voire à vie ; ce quipeut poser un problème de coût et d’adhérence dansles pays à ressources limitées. Ce qui souligne toutel’importance de la mise en place des moyens dedépistage, de diagnostic précoce et de prévention deces anomalies.Le dépistage du diabète et de l’hypertension artérielledoivent faire partie intégrante du suivi des PVVIH et doit62

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!