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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE I-4Vieillissement accéléré et VIHird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012relativement modestes et certaines études neconcluent pas à l’observation d’une différence significativeentre les deux groupes. C’est en particulier lecas des études qui prennent en compte les différencesde poids ou d’IMC entre groupes (Bolland et al. 2006,Arnsten, 2006 #171). Dans une méta-analyse regroupant10 études, les auteurs concluent qu’après ajustementpour le poids, la différence résiduelle de densitéosseuse entre patients et contrôles est réduite etqu’elle est à la limite de la significativité (Bolland et al.2007). Notre travail a conduit à des conclusions tout àfait similaires.La plupart des travaux sur VIH et densité osseuseprésente des estimations de prévalence d’ostéoporose.C’est une information nécessaire pour évaluer l’impactclinique de ce processus de déminéralisation.L’ostéoporose est définie par un t-score < -2,5. Cependant,cette définition n’est valable que pour les t-scoreobtenus par la méthode de référence (DXA) et elle n’estpas directement applicable à d’autres méthodes. C’estpour cette raison que nous n’avons pas estimé la prévalenced’ostéoporose dans cette étude. C’est une limiteimportante de l’utilisation des méthodes à ultrasons,mais tous les appareils à ultrasons ne sont pas égauxdevant cette limitation. Certains appareils ont fait l’objetd’études de validation qui permettent de définir desseuils maximum et minimum (Krieg et al. 2008). Endessous du seuil minimum, le sujet a 90% de ‘chance’d’être ostéoporotique, au-dessus du seuil maximum, il a90% de chance de ne pas l’être. L’intervalle entre lesdeux seuils définit une zone d’incertitude, où le diagnosticdoit être confirmé par DXA. Ces seuils et cettedémarche ont été validés par l’International Society forClinical Densitometry (www.iscd.org). Selon toutevraisemblance, l’utilisation de plus en plus fréquente dece type d’appareillage devrait conduire à la définition deseuils diagnostic validés, car plusieurs études ontmontré que cette méthode était aussi performante quele DXA pour prédire le risque de fracture à 10 ans. Nousn’avons malheureusement pas pu utiliser ce typed’appareil dans le cadre de cette étude.Quelques patients (11) avaient des valeurs très faiblesde densité osseuse. Pour ces patients-là, il seraitsouhaitable que le diagnostic d’ostéoporose soitconfirmé par DXA, et qu’une prise en charge thérapeutiquesoit envisagée. Pour les patients qui ont desdensités minérales osseuses un peu faibles, unesupplémentation en calcium et vitamine D pourrait êtrebénéfique. Le déficit en vitamine D est répandu, enparticulier chez les personnes vivant avec le VIHsemble t-il. Dans ce contexte, il serait intéressant decompléter ces recherches par un dosage de lavitamine D, pour savoir plus précisément quelle est lasituation de ces patients.7. CONCLUSIONCe travail est, à notre connaissance, la première étudeexplorant la question du vieillissement osseux et de lafragilité, chez des patients infectés en Afrique sub-saharienne.Nous avons montré que les patients de lacohorte ANRS avaient une densité minérale un peuplus faible que celle mesurée chez des sujets de mêmeâge issus de la population générale et que cettedifférence s’expliquait en partie par la différence decorpulence entre les deux populations. Les conséquencessur les prévalences d’ostéoporose de cettedifférence restent à évaluer, mais elles seront probablementmodestes. Parallèlement, l’étude d’un indicateurde vieillissement plus général, a montré que lespatients étaient peu nombreux à appartenir à la catégoriedes sujets dit ‘fragiles’ et qu’ils étaient même proportionnellementmoins nombreux que dans la populationgénérale. Ces résultats suggèrent que les patientsauraient un état général et une condition physiqueglobalement assez similaires à ce qui est observé chezdes sujets non infectés a priori en bonne santé.Il est important de compléter cette conclusion en rappelantd’une part que cette observation n’est probablementpas généralisable à l’ensemble des patients infectésau Sénégal ou en Afrique sub-saharienne. En effet,les patients de la cohorte ANRS 1215 ont bénéficiédepuis 8 à 10 ans d’une prise en charge thérapeutiquegratuite et d’une surveillance médicale ‘rapprochée’.Cette situation représente un modèle de prise encharge optimale, qui est loin d’être la norme en Afrique.D’autre part, contrairement aux populations des paysoccidentaux, la prise en charge des pathologies chroniquesliées au vieillissement en population généraleau Sénégal ou dans la plupart des pays Africains est àpeu près inexistante. Dans ce contexte, on peut imaginer,que les personnes infectées bénéficient du tristeprivilège de devoir consulter un médecin régulièrementpour la prise en charge thérapeutique à vie deleur maladie. Mais ce lien avec le monde médical,nécessaire à leur survie, leur permet peut être debénéficier d’une meilleure prise en charge globale dela santé et de prévenir ou soigner des maladies qui nesont pas forcément liées au VIH ou au SIDA et leurpermet peut être finalement d’être en meilleure santéque les personnes non infectées qui n’ont pour laplupart pas accès à cette prise en charge.48

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