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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE IIAspects biocliniques et comportementauxII-1Diabète et hypertension artérielle :prévalence et facteurs associésAssane Diouf, Amandine Cournilird-00718213, version 1 - 16 Jul 20121. INTRODUCTIONLa pandémie du VIH/sida reste préoccupante avec34 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH)en décembre 2010 dont 22,9 millions en Afriquesubsaharienne (1). Le traitement antirétroviral (ARV)est de plus en plus accessible, plus de cinq millionsde personnes sont sous traitement ARV en Afriquesubsaharienne en 2010 (2).L’efficacité des traitements antirétroviraux (ARV) acomplètement bouleversé l’histoire naturelle del’infection à VIH avec une réduction importante de lamorbidité et de la mortalité (3 – 6). L’espérance de viedes PVVIH s’est accrue, May M et al rapportent auRoyaume Uni un gain estimé à plus de 15 ans parrapport à l’ère pré-ARV (7). Cette augmentation del’espérance de vie est d’autant plus importante que letaux de CD4 à la mise sous ARV est élevé (7). Malgrécela, les PVVIH sous ARV et traités convenablement nevivent pas aussi longtemps que la population générale(7 – 10). L’espérance de vie à 20 ans est diminuée de 15ans par rapport à la population générale au RoyaumeUni alors qu’au Danemark, on note une baisse de 10ans de l’espérance de vie à 25 ans. Cette surmortalitéest en partie liée à l’immunodépression mais surtout àdes atteintes organiques et métaboliques non classantsida (4, 11 – 16). Les mécanismes physiopathologiquesqui sous-tendent cette susceptibilité aux maladies nontransmissibles ne sont pas clairement élucidés. Il esttout de même admis qu’ils sont multifactoriels, impliquantdes phénomènes liés au virus, au traitement ARVet à l’hôte (17 – 19). Parmi ceux-ci : l’activation immuneet l’inflammation chronique persistante (20 – 24) aveccomme facteurs contributifs la réplication virale décelableou pas, la translocation microbienne, la réactivationd’infections virales latentes notamment à CMV et laproduction de cytokines pro inflammatoires. La toxicitédu traitement ARV, l’âge de plus en plus avancé desPVVIH sous ARV de même que leur vieillissementprématuré (25 – 29) sont également en cause.Ces mécanismes concourent à des dysfonctionnementsorganiques et métaboliques parmi lesquels lediabète et l’hypertension artérielle (HTA). Cesderniers sont des facteurs de risque de la maladiecardio-vasculaire qui est plus fréquente chez lesPVVIH par rapport à la population générale. Ils sontassociés à une mortalité et une morbidité élevées. Ilspeuvent avoir des conséquences néfastes sur laqualité de vie et sur l’observance. Leur prise en chargeest lourde sur le plan socio-économique avec nécessitéd’un suivi à vie comme pour l’infection à VIH.Les données disponibles sur la prévalence et lesfacteurs associés au diabète et à l’HTA ont porté surdes populations d’âges différents et dont la duréed’exposition aux ARV était très variable. Elles nedonnent pas des résultats totalement concordants.Ces études ont très peu concerné les pays à ressourceslimitées. L’histoire des traitements ARV dans lespays en développement (PED) est assez récente carelle a débuté dans les années 2000. On ne disposepas d’une population appropriée pour mesurer cescomplications à long terme, d’où la rareté desdonnées à ce sujet.Le Sénégal a été l’un des premiers pays à ressourceslimitées à mettre en place un programme publicd’accès aux ARV en 1998. La cohorte constituée des403 premiers malades inclus dans ce programme afait l’objet d’un suivi régulier depuis leur mise sousARV. A la date du 1er décembre 2009, cette cohortecomportait 242 malades régulièrement suivis avecune durée médiane de prés de neuf ans offrantl'opportunité d'évaluer l'importance de ces facteursde risque dans cette population. C’est ainsi que nousavons mené cette étude avec comme objectifs : i)d’estimer la prévalence du diabète et del’hypertension artérielle chez les patients recevant untraitement ARV depuis plusieurs années au Sénégal ;ii) d’identifier les facteurs associés au diabète et àl’hypertension artérielle.2. MÉTHODES2.1. Population d’étudeLa population de notre étude était constituée par lespatients de la cohorte ANRS 1215 qui étaient vivantset régulièrement suivis à la date du 1er décembre2009. Les critères d’inclusion dans notre étudeétaient les suivants : être inclus dans la cohorteANRS 1215 ; être vivant à la date du 1er décembre2009 ; être régulièrement suivi à la date du 1erdécembre 2009. Les critères de non inclusion : refusde participer à l’étude.57

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