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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE VDe la cohorte au système de soinsV-5Dispositif expérimental d’informationdes participants en préalableà une recherche médicaleCaroline <strong>Desclaux</strong> Sallird-00718213, version 1 - 16 Jul 20121. INTRODUCTIONDans les textes internationaux et nationaux sénégalaisconcernant la démarche éthique dans la recherchemédicale, l’information et le consentementtiennent une place importante et entrent dans le cadred’un principe fondamental : le respect de la personneet de son autonomie. L’acte d’information est un préalableau consentement à participer, censé « éclairé »la décision matérialisée dans le consentement, uneexigence éthique primordiale dans la recherche médicale.Dans les textes internationaux (1) , le consentementintitulé souvent « libre », « exprès », « éclairé »et/ou « volontaire » est présenté comme devant sebaser sur une information du sujet, « suffisante » voire« appropriée », sur la recherche et ses modalités.Depuis le Code de Nuremberg en 1947, de nombreuxtextes se sont succédés pour préciser tant soncontenu que sa forme, et tenter d’améliorer sa mise enœuvre (Déclaration de Manille 1981, Lignes Directricesdu COISM 1993 révisées en 2002).En pratique, l’« éclairage » du consentement parl’information soulève des difficultés comme l’ont misen évidence Flory et al. (1). Leur revue de la littératurea porté sur des essais randomisés testant des interventionsvisant à améliorer la compréhension desparticipants au moment du recueil du consentement.Les populations cible de ces essais varient, un seulconcerne le VIH. La plupart concernent des personnessouffrant de troubles psychiatriques, de cancers, desparents d’enfants ainsi que des personnes âgées.Cette étude montre l’impact limité de l’utilisation desoutils comme la vidéo et des formes de consentementsallégés. Ils mettent en exergue que la présenced’une personne plutôt neutre par rapport à la recherche,disponible pour les participants et en particulierpour parler de la recherche avec eux, apparaît être lemoyen le plus efficace pour améliorer leur niveaud’information et de compréhension.La quasi absence de recommandations pratiquesconcernant le recueil du consentement laisse unegrande « liberté » aux investigateurs (2). Dans lecadre des notices d’information (document clé avantle recueil du consentement), on observe des différences notoires selon les études, ces notices pouvantcomprendre 4 à 15 pages. Ceci soulève aussi globalementla question importante du niveau d'informationque les participants d’une étude devraient avoir. Demême, l’utilisation d’un document écrit pour le recueildu consentement pose un problème particulièrementdans les pays à ressources limitées car les participantsy ont généralement un niveau d’alphabétisationfaible (3), un accès limité aux soins (4) et sont peufamiliarisés avec la conduite de la recherche scientifique(5) ; de plus, au moment de l’entrée dans l’étude,ils sont submergés d’informations (6). La valeur d’untel document est donc à questionner.Des dispositifs d’information ont été mis en place,majoritairement pour d’autres maladies que leVIH/sida – notamment le cancer – mais de manièrehétérogène, et pas toujours dans des conditions derecherche (1) ; ces expériences ont été peu documentéeset évaluées mais elles permettent de percevoircertaines tendances pouvant guider les tentativesd’amélioration de la méthode d’information.Au CRCF, deux études (7)(8) ont montré le niveaud’information et les besoins des participants en lamatière. L’étude menée par C. <strong>Desclaux</strong> au CRCF en2008 parvenait aux conclusions suivantes :– Par rapport à ce que les participants savent de larecherche, de l’étude : la participation des sujets,quelle que soit l’information reçue, est principalementmotivée par la qualité de la prise en charge médicaleet le « soulagement » que représente le fait d’êtretraité gratuitement. Ils obtiennent l’information surtoutdans le cadre de la consultation médicale par lemédecin. Leur compréhension de l’étude à laquelleils sont invités à participer porte surtout sur lesaspects liés au déroulement pratique (consultation,prélèvement) et aux obligations (respect des horaires,respect des prises de médicaments). Les autresaspects de l’étude et plus globalement de la recherchesemblent être découverts par l’expérience de la(1) Code de Nuremberg (1947), Rapport Belmont (1978), Déclaration d’Helsinki(1964 révisée en 2004)359

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