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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE I-4Vieillissement accéléré et VIHird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012état général et une condition physique corrects etqu’ils sont peu nombreux à être identifiés commefragiles. Il faut cependant garder à l’esprit que cettecohorte de patients a, d’une part fait l’objet d’unesélection importante, puisque plus d’un quart despatients initialement inclus n’a pas survécu. Elle bénéficied’autre part, d’une prise en charge clinique degrande qualité, et d’un ensemble de services proposéspar les associations.Parmi les 7 patients fragiles, 6 sont des femmes. Ellesrapportent toutes un sentiment d’épuisement, sesentent physiquement limitées, et réalisent une mauvaiseperformance au test de marche. En revanche,seules trois d’entre elles présentent une faiblessemusculaire. Par ailleurs, elles présentent des caractéristiquescliniques similaires aux autres patients de lacohorte. Il serait intéressant d’avoir une descriptionplus complète de ces femmes avec une approchequalitative. On peut imaginer que l’élément déterminantdans la fragilité de ces femmes relève plus de ladimension psychologique que physiologique, maiscela reste à vérifier.6.3. Densité osseusePlusieurs études menées sur des cohortes de patientsau Nord ont mis en évidence l’existence d’une déminéralisationosseuse chez les patients infectés par leVIH, qu’ils soient sous traitement antirétroviral ou pas.A notre connaissance, aucune étude sur cette questionn’a été réalisée au Sud. Cette absence dedonnées est, entre autres, liée à un problèmed’équipement. En effet, la méthode de référence pourla mesure de la densité osseuse est l’absorptiométriebiphotonique à rayons X. Or, cette technique, nécessitedes équipements lourds et couteux qui ne sontpas forcément disponibles dans les pays à ressourceslimitées. Depuis quelques années, le développementdes techniques alternatives, telles que les méthodes àultrasons, rend possible l’exploration de la santéosseuse chez les patients du Sud, comme nous lemontrons ici.Dans cette étude, la comparaison brute de la densitéminérale osseuse, mesurée par ultrasonographie ducalcaneum, entre patients et contrôles, indique unedensité osseuse plus faible chez les patients. Cependant,sachant que la masse osseuse est associée àl’IMC, et que par ailleurs, les deux groupes comparésdifféraient fortement pour l’IMC, il apparaissait importantde prendre en compte cette caractéristique dansla comparaison. Ainsi, nous avons montré, qu’à IMCégal, les patients ont toujours une densité osseuseplus faible mais que l’écart est moins important. Il fautgarder à l’esprit que la différence d’IMC entre lespatients et la population générale est une observationqui correspond à la réalité et qu’il ne s’agit pas d’unartefact du à l’échantillonnage. Cela signifie queconcrètement, les patients ont en moyenne des densitésminérales osseuses inférieures à celles observéesdans la population générale à âge et sexe égal.Certains traitements, tels que les inhibiteurs de protéasesou le TDF, sont suspectés avoir un effet délétèresur le tissu osseux (Jacobson et al. 2008; Brown et al.2009; Calmy et al. 2009; Duvivier et al. 2009; Stellbrinket al.). Cette étude ne confirme pas l’effet de ces traitements.En analyse univariée, les patients traités par IPavaient tendance à avoir une densité minéraleosseuse plus faible. Cependant, la comparaison despatients qui n’avaient jamais reçu d’IP à ceux qui enrecevaient au moment de l’enquête ou qui en avaientreçu dans le passé a montré des différences importantespour les variables cliniques. Les patients quiétaient ou ont été traités par IP avaient une durée detraitement plus longue, un taux de CD4 et un nadir deCD4 plus faibles ; ils étaient proportionnellement plusnombreux à être au stade clinique SIDA. Après la priseen compte des différentes variables d’ajustementdans l’analyse multivariée, le traitement par IP neprésentait plus d’association avec la densité osseuse.Cette analyse suggère aussi un effet possible de lacharge virale. Les patients dont la charge virale estsupérieure à 50 copies /mL ont une densité osseuseen moyenne inférieure aux patients indétectables.L’interprétation de cette association n’est pas aisée.En effet, à notre connaissance, seules deux étudesindiquent une association entre charge virale élevée etdiminution de la densité osseuse, suggérant un rôledirect du virus et de l’infection (Fausto et al. 2006;Grijsen et al. 2010). Mais une troisième étude observeune association dans le sens inverse : l’augmentationde la charge virale est associée à une augmentationde la masse osseuse (Cazanave et al. 2008).La comparaison des résultats de cette étude avec lesdonnées de la littérature doit se faire avec prudencecar nous n’utilisons pas le même équipement pourmesurer la densité osseuse. Il est cependant possiblede comparer la différence de t-score observée entrepatients et contrôles et voir si elle est du même ordrede grandeur dans notre étude et les études précédentes.Plusieurs études permettent de faire cette comparaison(Bruera et al. 2003; Amiel et al. 2004; Tebaset al. 2004 ; Yin et al. 2005 ; Arnsten et al. 2006; Dolanet al. 2006). La différence de t-scores (sans ajustement)entre les groupes patients et contrôles dans cesdifférentes études varie de 0,25 à 1 écart-type. Cesont des différences, qui sans être négligeables sont47

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