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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE VDe la cohorte au système de soinsV-3Evolution des coûtshors médicaments antirétrovirauxSabah Boufkhed, <strong>Bernard</strong> <strong>Taverne</strong>ird-00718213, version 1 - 16 Jul 20121. INTRODUCTIONDepuis 2006, la suppression des paiements desprestations médicales et des médicaments pour lespersonnes vivant avec le VIH est l'un des piliers del'approche de santé publique recommandée parl'OMS dans le cadre de la généralisation de l'accèsaux traitements dans les pays pauvres (Gilks et al2006, Souteyrand et al 2008). Cependant, en 2012cette recommandation est encore très inégalementappliquée. Dans la plupart des pays, les médicamentsARV sont dispensés gratuitement, les traitementsde certaines infections opportunistes, ainsique certains examens biologiques sont aussi fournissans exiger de paiement de la part des patients, maisune part importante des dépenses de santé liées auVIH reste à leur charge.Le Sénégal fait partie des pays dans lesquels desmesures partielles d’exemption de paiements dessoins concernant le VIH ont été mises en œuvre. En2012, les tests de dépistage du VIH, les médicamentsantirétroviraux et la numération des CD4, ainsique de manière épisodique certains examens complémentaireset le traitement de quelques infectionsopportunistes (tuberculose) sont fournis par l'Etat,dans le cadre du service médical public. Mais pourl’ensemble des autres dépenses liées à la prise encharge du VIH (consultations médicales, examenscomplémentaires, médicaments autres que les ARV,hospitalisation…), le système général de paiementdirect par les patients s’applique toujours.Dans l’examen des dépenses de santé, les économistesdistinguent habituellement les coûts directs etles coûts indirects des soins. Les coûts directs sontliés aux consultations médicales, aux moyensdiagnostiques, aux traitements, aux hospitalisationset aux déplacements ; les coûts indirects concernentl’entretien des réseaux de solidarité, la perte detemps pour le malade et les proches qui s’en occupent,les pertes de productivité, les soins domestiques,etc. L’objectif de ce chapitre est l’analysedescriptive des coûts directs des soins par an et parpatient, et leur évolution dans le temps entre la 3ièmeet la 10ième année de prise en charge.La connaissance précise du coût direct global dessoins présente un double intérêt : elle permet auxresponsables des programmes de santé d’évaluer lesressources nécessaires à la mise en œuvre de lapolitiquede soins ; elle permet aussi aux professionnels desanté de connaître le niveau des dépenses de soins quisont à la charge des patients pour comprendre l’impactque ces dépenses peuvent avoir sur l’adhésion à laprise en charge et l’accès aux soins à long terme.Les informations acquises grâce aux patients de lacohorte ANRS 1215 offrent une opportunité exceptionnelled’analyse des coûts des soins sur une dizained’années. Cette analyse prolonge celles conduites parCanestri et al (2002) et <strong>Taverne</strong> et al (2008). Les rarespublications dans ce domaine concernant des étudesréalisées dans d’autres pays d’Afrique, couvrent desdurées de traitement beaucoup plus courtes, au mieuxles 19 premiers mois après le début des traitementsARV (Rosen et al 2007, Boyer et al 2009, Beaulière etal 2010).2. POPULATION ET MÉTHODE2.1. PopulationLa population d’étude est constituée par l’ensemble despatients de la cohorte ANRS 1215 pris en charge entrele 01/01/2004 et le 30/06/2010. Ont été exclus del’étude les patients qui ont rejoint la cohorte ANRS 1215au sortir de l’étude ANRS 1207-IMEA025, carl’inclusion dans la cohorte était postérieure au01/01/2004 ; les patients suivis à l’Hôpital Principal deDakar car la tarification proposée par cette structure estspécifique (prix élevés) et le dispositif d’enregistrementdes dépenses de santé est indépendant du dispositifgénéral de la cohorte ; les patients perdus de vue ouayant abandonné tout traitement pendant la périodeconsidérée. Sur la période définie, 221 patients ont puêtre retenus.2.2. Source des informationsLe calcul des coûts est basé sur les dépenses réellesengagées pour chaque patient par le programme derecherche. En effet, dans le cadre de leur participation à lacohorte ANRS 1215, la totalité des dépenses de santé desparticipants a été couverte par le programme à travers :– un accord contractuel avec des structures de soins quiassuraient des consultations ou des examens de319

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