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Bernard Taverne, Alice Desclaux, Papa Salif Sow

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CHAPITRE IV-7Les personnes âgées et la fréquentation des associationsird-00718213, version 1 - 16 Jul 2012«…On doit augmenter le financement des associationspour qu’à leur tour, elles puissent nous aider àsatisfaire nos besoins liés à notre maladie. Parce quedans les groupes de paroles on donne à chacun2000 francs pour son transport. Ce qui fait que lesassociations si elles n’ont pas de moyens, nepeuvent pas organiser comme il faut les groupes deparoles ».Fanta, femme divorcée, âgée de 56 ans, commerçanteet membre d’une association de pvVIH, dit :« Vraiment au début des associations, c’était bien, il yavait beaucoup de choses à offrir aux membres, maismaintenant, les choses sont de plus en plus difficiles,les choses ne sont plus ce qu’elles étaient ».Plusieurs personnes font écho à ce que disent lesresponsables des associations, qui regrettent le tempsoù les activités associatives étaient mieux financées.Du favoritismeDes personnes rapportent un sentiment d’injustice àpropos de la répartition des ressources dans les associations.Selon elles, il y a du favoritisme dans la distributiondes services ou des bénéfices entre les membres; des inégalités seraient créées par les responsablesdes associations, et cela génère des frustrations.Binta, femme veuve, âgée de 52 ans, ménagère etmembre d’une association de pvVIH, dit :« Il y a des affinités dans les associations, ce qui faitque certains besoins des personnes sont satisfaits audétriment des autres, ce qui me fait dire qu’on prenneles gens individuellement et non collectivement ».Le décalage entre l’offre des associations et lademande des personnes âgéesDes personnes regrettent l’inadéquation entre lesactivités et services proposés par les associations etla demande des personnes âgées. Ces personnesne trouvent pas ce qu’elles cherchent sur les quatreplans principaux : physiologique, psychologique,socio-économique et thérapeutique. Aussi certainespersonnes « migrent » d’une association à une autreou cumulent les sollicitations pour une nouvelle quêtede satisfaction. C’est surtout le cas des femmes, quifréquentent deux associations de pvVIH (parce qu’ilexiste une association de femmes vVIH en plus desautres associations).Les propos des personnes âgées, complétés parceux des leaders associatifs que nous avons rencontrés,montrent que ce décalage entre offre etdemande est dû surtout à deux aspects : la réductiondes ressources des associations et l’absenced’activité spécifique pour les personnes âgées dansl’offre associative.La réduction des moyens des associationsDeux enquêtés Moctar et Safiatou jugent que lesactivités développées par les associations ne sontpas en phase avec ce que veulent réellement lespersonnes âgées. Ces deux enquêtés étaient membresd’associations de pvVIH et faute de n’avoir paspu trouver satisfaction de leurs besoins dansl’association ont décidé de les quitter. Ainsi Moctar,homme veuf âgé de 56 ans, commerçant et non-associatif:- «… Moi je connais bien le monde associatif, j’y étais. »- Enquêteur : « Pourquoi l’avoir quitté ? ».- « Mais c’est n’est plus intéressant, parce que les activitésne sont pas suffisantes et les associations n’ont plusles moyens financiers pour organiser certaines activités,elles n’existent que de nom… ».C’est aussi le cas de Safiatou, femme veuve, âgée de56 ans, fonctionnaire et non-associative, qui dit :«…, Il devrait y avoir une séparation des activités selonles âges. Toi en tant que jeune, tu sais bien que lapersonne âgée est différente des autres… Il y a deschoses qu’ils ne disent pas au vu et au su de tout lemonde… Certaines activités n’intéressent pas lespersonnes âgées, telles que les repas communautaireset autres, le seul souci d’une personne âgée c’est de sesoigner et respecter sa thérapie… Mais le problème onle comprend c’est que les associations n’ont pas lesmoyens financiers comme avant pour prendre encharge spécifiquement les personnes âgées ».Ces deux extraits montrent que fait que les associationsn’ont plus les moyens financiers pour prendreen charge les besoins des membres peut expliquerleur faible fréquentation par les personnes âgées.L’absence d’activités définies pour les personnesâgéesLes témoignages soulignent l’absence de propositionspécifique pour les personnes âgées dans les associations.C’est le sentiment de Lamine, hommemarié, âgé de 52 ans, fonctionnaire et membre d’uneassociation de pvVIH, qui, à la question :« Est-ce que ce que l’on fait dans les associations estadéquat à vos besoins en tant que personne âgée ? »,répond : « Non, ce n’est pas adéquat, et c’est dû aux290

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