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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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parfois réalisées (570) , sont l'expression de son influence. À vrai dire, le souhait<br />

d'une unité formelle a peu de chance d'être exaucé, mais il anime la recherche<br />

des solutions comme une utopie.<br />

Au fond, il semblerait que seule une oeuvre de rationalisation a posteriori<br />

soit capable de maintenir l'unité d'entendement des solutions <strong>et</strong> des<br />

interprétations : aucun législateur, aucune juridiction ne pourrait assurer c<strong>et</strong>te<br />

mission dans notre système juridique contemporain. Il ne peut appartenir qu'à<br />

la doctrine d'apporter les gages scientifiques de l'unité passée.<br />

Mais son travail ne s'arrêterait pas là. "La continuité du droit" exige qu'elle<br />

fournisse également les instruments conceptuels de l'unité à venir.<br />

PARAGRAPHE 2. LES GAGES DOCTRINAUX DE L'UNITE<br />

101. La remise en ordre du droit - Pour remédier aux pathologies du droit, la<br />

doctrine raisonne toujours de jure ferenda. Son discours, purement<br />

conjoncturel ou plus théorique, invoque alors la nécessité d'une remise en<br />

ordre pour résoudre les difficultés liées à la délimitation de notions connexes.<br />

La sécurité juridique qui résultera de définitions plus claires, évincera les<br />

controverses nées de la confrontation de ces notions <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra à la<br />

jurisprudence de donner définitivement un sens univoque à des concepts<br />

confus. Vécue par de nombreux juristes comme une infirmité du savoir<br />

juridique, la controverse persistante se doit d'être close. Devant "le désordre<br />

indescriptible du droit positif (571) ", la doctrine rappelle à l'ordre (572) tantôt le<br />

législateur, tantôt les juges suprêmes pour qu'ils apportent l'éclaircie là où<br />

règnent le chaos <strong>et</strong> la confusion.<br />

Des exemples récents illustrent l'influence critique de la doctrine sur la<br />

destinée du droit positif : en matière de clauses abusives, ou encore à propos<br />

de l'indétermination du prix, les auteurs oeuvraient pour que s'impose la<br />

filtre de son éventuelle responsabilité, la doctrine qui participe à la conception d'un montage, ne pourrait pas<br />

apparaître comme une autorité normative.<br />

(570)<br />

J. GHESTIN, "La prophétie réalisée", JCP 1976.I.2786.<br />

(571)<br />

A. BENABENT, note sous Cass civ. 1ère, 5 mai 1993, D. 1993, p. 508 à propos de la distinction entre vice<br />

caché <strong>et</strong> non-conformité.<br />

(572)<br />

J. MORAND-DEVILLER, "Urbanisme <strong>et</strong> sécurité juridique. Rapport de synthèse présenté au 89ème congrès<br />

des notaires", Defrénois, 1993, p.961 : "Toute science se fonde d'abord sur un langage clair. La dialectique<br />

exige un dialecte rigoureux. C'est la philosophie de la cohérence. Le droit de l’urbanisme flirte trop avec l’art<br />

baroque. Il est temps de le rappeler à l'ordre".

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