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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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270<br />

La Cour de cassation adm<strong>et</strong> par exemple que "le salarié dont l'affection ne<br />

peut pas être prise en charge au titre de la législation sur les accidents du<br />

travail ou les maladies professionnelles peut engager une action contre son<br />

employeur selon le droit commun de la responsabilité civile<br />

contractuelle (950) ". La valeur supplétive du droit commun qui est affirmée,<br />

commande de nous interroger sur l'autonomie relative du droit de la Sécurité<br />

sociale par rapport au droit commun de la responsabilité. Mais faut-il encore<br />

se demander quel est le droit commun de la responsabilité civile ?<br />

Logiquement, pour le droit de la Sécurité sociale, le droit commun de la<br />

responsabilité civile sera ici le régime de l'inexécution contractuelle car, en<br />

n'appliquant pas le droit commun de la responsabilité délictuelle, la Cour de<br />

cassation affirme l'autonomie du droit de la Sécurité sociale. Mais quoique<br />

recevable, c<strong>et</strong>te position apparaît contradictoire au regard des dispositions<br />

connexes du droit du travail. Selon M. le professeur Radé, les règles qui<br />

déterminent pour l'hypothèse concernée l'application du droit de la Sécurité<br />

sociale, règles relatives à l'obligation de sécurité dans les contrats de travail,<br />

rendraient indifférente la nature du lien qui unit "le chef d'établissement" <strong>et</strong><br />

les personnes placées sous son autorité, de sorte que la solution posée<br />

aboutirait à créer par une autonomie mal fondée, une dualité de régime qui se<br />

perdrait en contradictions <strong>et</strong> paradoxes. Ce contre-argument d'autonomie a lui<br />

aussi pour ambition de ramener le régime applicable à plus d'unité ; il fait en<br />

sorte de souligner qu'une autonomie imparfaite n'est jamais qu'une source<br />

potentielle de dissonance là où la distinction ne s'impose pas, <strong>et</strong> qu'il vaut<br />

mieux raisonner sur les concepts plutôt que sur des branches du droit figées a<br />

priori.<br />

Les raisonnements d'autonomie concernent donc aussi les régimes<br />

juridiques associés aux concepts qu'ils réalisent. La doctrine relayée par la<br />

jurisprudence a ainsi cherché à débrouiller l'écheveau des controverses<br />

relatives aux actions de l'acquéreur en associant à chaque concept de vice<br />

caché, de non-conformité ou d'erreur, une action <strong>et</strong> un régime unique.<br />

170. Autonomie des actions - L'unicité de la solution est rarement affirmée par<br />

la voix prétorienne de la Cour de cassation. Un exemple récent nous paraît<br />

significatif de l'évolution du discours théorique de la juridiction suprême. Sur<br />

une question dont la teneur fut maintes fois soumise à l'examen des<br />

(950) Cass. soc., 28 octobre 1997, D. 1998, p.219, note critique RADE.

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