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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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M. le professeur Ronald Dworkin présentent un intérêt tout à fait particulier.<br />

S'opposant à Hart <strong>et</strong> se démarquant des thèses naturalistes, Dworkin prétend<br />

qu'il est possible, pour un juge, de déterminer la bonne solution pour chaque<br />

cas, <strong>et</strong> considère dès lors que le juge rationnel serait dépourvu de "pouvoir<br />

discrétionnaire". Selon c<strong>et</strong> auteur, l'unité du droit - le droit comme intégrité -<br />

est assurée par la raison qui anime chaque juge (50) . La métaphore du roman<br />

écrit chapitre après chapitre de la main de ces juges rationnels illustre le<br />

processus de création des solutions du droit. Les cas faciles sont résolus par des<br />

règles. Les solutions des cas difficiles sont découvertes par la discussion sur les<br />

principes qui fondent la cohérence de l'ordre juridique. Ainsi, le juge pourrait<br />

être contraint par le système juridique lui-même d'adopter la bonne réponse<br />

parce que celle-ci existe. Par extension, il serait possible, pour la doctrine, par<br />

un acte de connaissance, de guider dans tous les cas le choix du juge vers la<br />

bonne réponse à une question de droit, pratique ou imaginaire. Nous en<br />

discuterons la pertinence à l'occasion de l'examen des théories qui voient le<br />

droit comme ensemble continu de solutions cohérentes.<br />

Il faut r<strong>et</strong>enir de c<strong>et</strong>te présentation sommaire des diverses perspectives<br />

théoriques que chacune assigne à la doctrine - interprète non-authentique -<br />

un statut défini par comparaison au rôle accordé au juge - interprète<br />

authentique. Cela contraint à s'interroger constamment sur la situation de la<br />

doctrine dans le concert des interprètes : sur sa place dans la hiérarchie des<br />

normes, sur la validité des principes méthodologiques qu'elle décrit <strong>et</strong> sur le<br />

caractère descriptif / prescriptif des énoncés qu'elle produit.<br />

12. Plan - Nous montrerons donc l'ambivalence du discours doctrinal<br />

cherchant dans la permanence des solutions positives <strong>et</strong> des concepts<br />

consacrés, l'unité <strong>et</strong> l'unicité des solutions futures <strong>et</strong> qui, pour parvenir à leur<br />

découverte, pratique une rhétorique de la nécessaire transformation <strong>et</strong><br />

adaptation du droit positif. Nous verrons ainsi comment, de descriptions en<br />

prescriptions, la doctrine exprime son désir de modifier l'état du droit <strong>et</strong> la<br />

mesure dans laquelle elle y parvient. La solution est unique <strong>et</strong> pourtant elle<br />

doit changer. Telle pourrait être la devise d'une doctrine qui, décrivant le<br />

permanence des instruments <strong>et</strong> des solutions juridiques, use de son autorité<br />

scientifique pour ordonner leurs mutations. S'il est acquis que l'idée de<br />

permanence a changé en doctrine ces deux derniers siècles, signifiant l'idéal<br />

(50) R. DWORKIN, "La chaîne du droit", <strong>Droit</strong> <strong>et</strong> société, 1985, N°1, P.51<br />

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