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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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argumentations qui viennent ébranler les solutions acquises. Ce pouvoir, aux<br />

mains de l'interprète, se traduit, a priori, par l'étouffement de la controverse<br />

dans les cas faciles <strong>et</strong>, a posteriori, par l'utilisation d'un artifice de<br />

rationalisation lorsque la question a fini par émerger. La question devenue<br />

délicate s'écarte alors des chemins balisés par les raisons d'autorité pour<br />

devenir une question de principe.<br />

PARAGRAPHE 2. LE TRAITEMENT DU CAS DIFFICILE<br />

153. La réponse aux questions de principe - Contrairement au cas facile, le cas<br />

difficile ne se définit pas par sa solution mais plutôt par les conséquences<br />

théoriques <strong>et</strong> pratiques que ses solutions possibles pourraient avoir. Aussi les<br />

cas difficiles impliquent-ils de raisonner en cohérence de façon à appréhender<br />

la difficulté intrinsèque du cas, sans méconnaître la série d’autres questions<br />

qui surgissent à son examen <strong>et</strong> dont elle est génératrice. La révélation ou la<br />

qualification de cas difficiles agit comme l’épicentre d’un bouleversement<br />

dont la doctrine <strong>et</strong> la Cour de cassation se doivent de maîtriser les<br />

conséquences sur l’ensemble du système <strong>et</strong> des autres solutions. Les arrêts<br />

révolutionnaires (857) <strong>et</strong> les revirements spectaculaires (858) produisent ainsi des<br />

ondes de choc qui soit favorisent la multiplication des contentieux <strong>et</strong><br />

augmentent un peu plus la difficulté des questions (dans c<strong>et</strong>te mesure, c'est<br />

l’incohérence de la solution qui sera relevée), soit perm<strong>et</strong>tent la remise en<br />

ordre de la matière considérée.<br />

Ce qui distingue véritablement le cas facile du cas difficile est bien que le<br />

cas facile ne rayonne pas au-delà de la question qu’il pose <strong>et</strong> que la solution<br />

prescrite pour le résoudre n’est pas susceptible de discussion au-delà de<br />

l’hypothèse visée. Le cas difficile se conçoit quant à lui par une approche plus<br />

globale qui oblige la doctrine - ou le cas échéant la voix doctrinale de la Cour<br />

de cassation (859) - à raisonner à l’aide de principes capables de rendre compte<br />

<strong>et</strong> de traiter de manière plus théorique la pathologie de c<strong>et</strong>te partie de l’ordre<br />

juridique. En eff<strong>et</strong>, pour que la solution du cas difficile soit sûre, il faut que la<br />

(857) F. CHABAS note sous Cass. civ. 2ème, 25 janv. 1995, Gaz. pal. 18-20 juin 1995, p.28. Pour l'auteur du<br />

commentaire, par c<strong>et</strong> arrêt révolutionnaire, la deuxième chambre civile "reconstruit toute une aile de l'édifice -<br />

à vrai dire bien composite - de la notion d'implication".<br />

(858) J. GHESTIN note sous cass. civ. 1ère, 29 novembre 1994, JCP 1995.II.22371.<br />

(859) A. PERDRIAU, "La portée doctrinale des arrêts civils de la cour de cassation", JCP 1990.I.3468.

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