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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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positif. Informer suppose détenir l'information <strong>et</strong> causalement l'acquérir (652) .<br />

Il se trouve donc soumis à des contraintes ambivalentes. C'est son habilitation<br />

à garantir la validité <strong>et</strong> l'efficacité des actes qui est source de ses devoirs, <strong>et</strong> on<br />

adm<strong>et</strong> ainsi que "le non-respect du devoir de conseil, générateur d'insécurité<br />

juridique, constitue en soi une faute déontologique (653) ". L'information donnée<br />

par le notaire est clairement l'obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> l'enjeu de la sécurité qu'il doit à son<br />

client, <strong>et</strong> il se trouve en quelque sorte tenu de garantir l'évolution à venir. Il<br />

doit non seulement connaître le droit positif mais anticiper son avenir. Mais le<br />

notaire est-il en mesure de dire le droit positif ? Il ne peut au mieux que faire<br />

état des règles existantes, légales <strong>et</strong> prétoriennes, <strong>et</strong> les conjuguer aux désirs <strong>et</strong><br />

aux desseins des clients. Il pèse sur lui une règle dont la formulation révèle des<br />

conceptions bien rigides de l'ordre juridique <strong>et</strong> de la transmission du savoir.<br />

Jurisprudence <strong>et</strong> doctrine affirment avec constance la mise en oeuvre de la<br />

responsabilité du notaire en cas d'erreur de droit. Il ne s'agit pas à proprement<br />

parler de l'hypothèse où le notaire informe insuffisamment son client sur la<br />

portée de ses engagements, ni de celle où lui-même ménagerait sa peine <strong>et</strong> ne<br />

vérifierait la réalité des droits des uns ou des autres qu'imparfaitement (654) . Il<br />

s'agit d'une erreur sur le droit positif applicable. La jurisprudence est<br />

constante <strong>et</strong> ancienne sur ce point mais l'appréciation doctrinale de la notion<br />

d'erreur de droit varie. Par contre, en guise de tempérament, il est toujours<br />

affirmé que la responsabilité du notaire n'est pas engagée en cas d'erreur de<br />

droit commise "sur un point douteux <strong>et</strong> susceptible de controverse (655) ". Il<br />

serait d'ailleurs impropre de parler d'erreur de droit dans c<strong>et</strong>te dernière<br />

hypothèse ; mais "sa responsabilité ne sera déchargée que s'il a pris soin<br />

d'aviser ses clients de c<strong>et</strong>te particularité (656) ". C<strong>et</strong> aspect de l'obligation<br />

(652) P. JOURDAIN, "Le devoir de “ se ” renseigner (contribution à l'étude de l'obligation de renseignement)",<br />

D. 1983, chr., p.139 ; Cass. civ. 2ème, 19 juin 1996, D. aff. 1996, p.1028 : "Celui qui a accepté de donner des<br />

renseignements a lui même l'obligation de s'informer en connaissance de cause". Ce principe général prend<br />

pour les praticiens du droit une teinte particulière. Leurs connaissances se trouvent en eff<strong>et</strong> soumises aux<br />

variations des règles qui gouvernent les obligations d'informations.<br />

(653) G. ROUZET, Précis de déontologie notariale, Bordeaux, PUB, 2ème éd., 1994, p.99.<br />

(654) Il comm<strong>et</strong> une faute de nature à engager sa responsabilité dès lors qu'il établit un acte de vente<br />

immobilière mentionnant des sommes versées inférieures à celles effectivement reçues caractérisant ainsi un<br />

manquement à son obligation d'assurer la sécurité juridique des actes qu'il rédige <strong>et</strong> authentifie (Paris, 2ème<br />

ch. B, 3 février 1995 Juris-data n°020090).<br />

(655) Cass. req. , 13 février 1883, DP 1884.1.255 ; Cass. civ., 18 juin 1918, DP 1922.1.149 ; Encyclopédie<br />

Dalloz, v° Notaires, par J. DEFRENOIS, 1953, n°139.<br />

(656) Cass. civ. 1ère, 17 février 1971, Bull. civ. I, n°52 ; PH. LE TOURNEAU <strong>et</strong> L. CADIET, <strong>Droit</strong> de la<br />

responsabilité, Paris, Dalloz Action, 1996, n°2420, p.554 citant Cass. civ., 16 avril 1935, sem. jur. 1935, 915 :<br />

"Il est des circonstances où l'existence même de la controverse rend incertaine, soit la validité, soit l'efficacité<br />

des droits faisant l'obj<strong>et</strong> de l'acte <strong>et</strong> où le notaire ne saurait, sans se rendre coupable d'un délit ou d'un quasi

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