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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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note de jurisprudence va prendre une place plus importante dans les revues.<br />

On trouvait aussi jusqu'alors dans les revues des analyses, des commentaires,<br />

des dissertations, mais on rencontrait principalement des arrêts, des rapports<br />

de conseillers, <strong>et</strong> pour la doctrine de sommaires observations non signées. Les<br />

notes d'auteurs étaient somme toute minoritaires ; elles le resteront encore<br />

cependant, jusqu'à ce que la forme de la publication change. Pendant le<br />

XIXème siècle, les principales revues qui publient les arrêts de la Cour de<br />

cassation, Recueil Dalloz <strong>et</strong> Sirey, disposèrent les commentaires en bas de page<br />

<strong>et</strong> en parallèle avec la décision. Au XXème siècle, les commentaires seront<br />

disposés à la suite de l'arrêt. C'est un signe difficile à interpréter qui montre<br />

un r<strong>et</strong>rait apparent de la doctrine <strong>et</strong> sa traduction d'un point de vue éditorial.<br />

C'est un basculement de la doctrine vers une attitude qui va tenir pour<br />

normative l'autorité juridictionnelle de la Cour de cassation (210) .<br />

36. Autorité normative ? - Dans les années 1880-1890, il faut avouer que le<br />

pouvoir normatif accordé à la jurisprudence est bien timide. L'idée d'Aubry <strong>et</strong><br />

Rau domine n<strong>et</strong>tement que si "la jurisprudence a puissamment contribué aux<br />

progrès de la science du droit (…), quelle que soit l'autorité qui s'y attache, <strong>et</strong><br />

alors même qu'elle serait constante sur tel ou tel point de droit, elle ne forme<br />

jamais une règle juridiquement obligatoire pour les citoyens ou pour les<br />

tribunaux. Si l'intérêt général demande que le juge ne s'écarte pas, sans graves<br />

motifs, des solutions consacrées par la jurisprudence, il est cependant de son<br />

devoir de ne pas se laisser arrêter par des précédents dont la doctrine ou<br />

l'expérience lui aurait démontré l'erreur ou les inconvénients (211) ". Tout<br />

comme la raison d'être de la loi peut être affectée par le temps, une<br />

interprétation ou une solution peuvent même souffrir de leur permanence.<br />

L'inclination de la doctrine de la fin du XIXème siècle à rénover le dogme de<br />

la loi entraîne également une défiance à l'égard des précédents (devenus<br />

brocards) trop rigidement appliquées. G. Démante manifeste c<strong>et</strong>te réticence à<br />

tenir pour acquise une interprétation toujours répétée en doctrine. A propos<br />

de l'application du principe selon lequel "l'eff<strong>et</strong> déclaratif n'est attaché qu'aux<br />

partages qui font cesser complètement l'indivision entre tous les ayants droit",<br />

l'auteur m<strong>et</strong> en garde l'interprète <strong>et</strong> l'invite au discernement ; il n'empêche<br />

(210)<br />

E. SERVERIN, De la jurisprudence en droit privé, précité, p.107 s.; C. ATIAS, "L'ambiguïté des arrêts de<br />

principe en droit privé", JCP 1984.I.3145.<br />

(211)<br />

Ch. AUBRY <strong>et</strong> Ch. RAU, Cours de droit civil français, tome 1, 5ème éd., 1897, par RAU <strong>et</strong> FALCIMAIGNE,<br />

n°39 bis, p.192.<br />

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