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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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patience imposée aux créanciers d'un débiteur surend<strong>et</strong>té peut donc ne pas<br />

avoir de limites <strong>et</strong> les obligations dont ils sont les créanciers seront autant de<br />

leurres dans leurs patrimoines : après les obligations civiles <strong>et</strong> naturelles, voici<br />

les obligations virtuelles (889) ". Aussi, d'une conformité à l'autre, la sentence<br />

désapprobative pourrait-elle être plus simplement celle-là : "le raisonnement<br />

de la [Cour de cassation] est faux (890) ".<br />

Après condamnation, il arrive parfois que la solution change. La doctrine<br />

se montre alors approbative. Toujours à propos de la “ rétractation ” d'une<br />

promesse unilatérale de vente, on lira que "la jurisprudence contraire,<br />

malencontreuse <strong>et</strong> contestable est <strong>et</strong> doit être abandonnée (…)". L'accent est<br />

alors mis sur les vertus du revirement : "un revirement vaut parfois mieux<br />

qu'un arrêt de principe, tant il démontre la faiblesse des errements <strong>et</strong> d'une<br />

analyse juridique réfractaire à l'évolution du contrat de promesse … de<br />

contrat (891) ".<br />

PARAGRAPHE 2. LE JUGEMENT DOCTRINAL D'APPROBATION<br />

160. Des certitudes <strong>et</strong> un juste titre - La Cour de cassation peut être approuvée<br />

d'avoir clos les débats <strong>et</strong> rétabli la certitude du droit ; ce discours doctrinal<br />

apparemment purement descriptif se prétendrait volontiers objectif. Quelques<br />

formules sont intéressantes à r<strong>et</strong>enir. Pour féliciter la juridiction suprême de<br />

n'avoir pas adopté un raisonnement casuiste, M. le professeur Denis Mazeaud<br />

écrit : "Manifestement, la Cour de cassation est insensible à ces arguments qui,<br />

pourtant, procèdent d’un certain bon sens ; elle entend préserver le principe<br />

de l’intangibilité du lien contractuel <strong>et</strong> ne peut pas sacrifier l’impératif de<br />

sécurité juridique à l’idéal, un peu trop fluide, d’équité. Qui l’en blâmera<br />

? (892) ". L'impératif de sécurité procède bien d'une vision a priori, <strong>et</strong> ne<br />

supporte pas les raisonnements empiriques, il s'accommode donc de l'exigence<br />

de détermination de "critères objectifs (893) ". Mais découvrir les bons critères<br />

qui perm<strong>et</strong>tent de connaître a priori les bonnes solutions ne suffit pas. Il faut<br />

(889)<br />

D. MAZEAUD, obs. sur Cass. civ. 1ère, 27 juin 1995, D. 1996, somm., p.122.<br />

(890)<br />

C. LARROUMET, "Obligation essentielle <strong>et</strong> clause limitative de responsabilité", D. 1997, p.145, n°3 à<br />

propos de l'arrêt Chronopost du 22 octobre 1996.<br />

(891)<br />

I. NAJJAR, "La “ rétractation ” d'une promesse unilatérale de vente", D. 1997, p.119.<br />

(892)<br />

D. MAZEAUD, obs. sur Cass. com., 2 avril 1996, D. 1996, somm., p.330.<br />

(893)<br />

L. AYNES, obs. au D. 1989, somm. p.296.

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