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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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323<br />

"On aurait tort de penser que la discussion soit, sur ce point,<br />

définitivement close. D'une part, les auteurs se sont parfois employés à<br />

démontrer que le fonds de commerce constituait une universalité de droit.<br />

D'autre part, s'il est vrai qu'on l'assimile très souvent à une universalité de fait,<br />

du moins faut-il remarquer que le débat reste, sur ce plan, empoisonné ( *) par<br />

les discussions que continue d'entr<strong>et</strong>enir le concept d'universalité de fait luimême<br />

(1099) ". Le terme est fort mais il montre l'étendue du pouvoir de la<br />

doctrine. Son activité d'analyse lui donne le pouvoir d'affirmer son<br />

insatisfaction devant l'émergence d'une notion, d'un élément particulier de sa<br />

définition ou d'une condition d'application du texte la m<strong>et</strong>tant en oeuvre, <strong>et</strong><br />

cela sans toutefois la régenter directement. La doctrine qui a pu révéler la<br />

diversité <strong>et</strong> l'hétérogénéité de la notion de fonds de commerce a contribué par<br />

ses orientations à asseoir l'idée qu'une définition unitaire du fonds de<br />

commerce serait par trop illusoire. Aussi peut-on se demander si la<br />

constatation de c<strong>et</strong>te diversité n'est pas à l'origine de la diversité elle-même.<br />

En eff<strong>et</strong>, lorsque la doctrine considère qu'une notion est à contenu variable,<br />

qu'elle est erratique <strong>et</strong> mal définie, une telle assertion peut créer une situation<br />

de querelle spéculative où les uns chercheront à montrer que la notion visée<br />

par la critique constitue une donnée unitaire <strong>et</strong> acquise du droit français <strong>et</strong> où<br />

les autres en soulèveront le caractère disparate <strong>et</strong> éclaté pour inviter à une<br />

refonte du concept. On notera aussi que la question de la nature juridique de<br />

la clause pénale est loin d'être close (1100) , que les régimes des cessions de<br />

contrôle (1101) ou de contrat doivent être précisés (1102) <strong>et</strong> enfin que le concept<br />

français de fiducie reste à élaborer (1103) .<br />

Toutes les zones d'incertitude que les auteurs signalent sont autant de<br />

manifestation de l'emprise de la doctrine sur l'évolution du droit positif car,<br />

bien entendu, ces auteurs ne se contentent pas de souligner l'imperfection<br />

d'une règle ou la difficulté d'application d'une autre, ils prescrivent des choix.<br />

Il s'agit moins de déterminer la règle applicable positivement, cela n'est que<br />

(*<br />

) Souligné par nous<br />

(1099)<br />

LE FLOCH, Le fonds de commerce, essai sur le caractère artificiel de la notion <strong>et</strong> ses limites actuelles,<br />

Paris, LGDJ, 1986, n°75.<br />

(1100)<br />

A. SERIAUX, <strong>Droit</strong> des obligations, 2ème éd., 1998, n°70, p.283-285 ; adde B. BOCCARA, "La liquidation<br />

de la clause pénale <strong>et</strong> la querelle séculaire de l'article 1231 du Code civil", JCP 1970.I.2294 ; J. MESTRE, obs.<br />

à la RTD civ. 1985, p.372, n°4 ; D. MAZEAUD, La notion de clause pénale, préface de F. Chabas, Paris, LGDJ,<br />

1992, n°265 s., p.145 s.<br />

(1101)<br />

Cass. com., 13 février 1990, JCP 1990.II.21587, note LAZARSKI ; Cass. com., 12 décembre 1995, JCP<br />

1996, éd. E, II,798, note GUYON ; D. 1996, p.277, note PAILLUSSEAU.<br />

(1102)<br />

Supra n°177, note (935)<br />

(1103)<br />

P. DECHEIX, "La fiducie ou du sens des mots", D. 1997, chr. p.35.

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