27.05.2013 Views

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

299<br />

moyen d’une extension de l’article 311-9 qui est lui-même une exception. Les<br />

deux solutions seront, quoi qu'il en soit, absolument contestables puisque, ici<br />

plus qu’ailleurs, aucune réponse ne peut être satisfaisante hors de tout examen<br />

empirique. On peut difficilement interdire au père de désavouer un enfant qui<br />

n'est pas le sien ; on peut difficilement interdire à un couple de contester la<br />

filiation de l'enfant qui n'est pas le sien. Mais inversement, si le couple accepte<br />

d'accueillir c<strong>et</strong> enfant comme le sien, comment empêcher les véritables<br />

parents, ou le père génétique seul, ou la mère génétique seule, de contester la<br />

première filiation ? L'établissement de la filiation par la possession d'état nous<br />

livrerait des éléments de réponse mais l'affirmation d'un principe général<br />

régissant ces hypothèses d'erreur de manipulation est, pour le moins, tout à<br />

fait illusoire.<br />

En fait, si les textes sont disposés de telle manière que les exceptions <strong>et</strong><br />

principes forment des couches superposées de droits spéciaux, il n’y a plus<br />

aucune raison d’appliquer le principe d’interprétation stricte des exceptions<br />

puisque toute extension sera l’extension d’un texte spécial ou exceptionnel.<br />

188. Cas pratique - L’un des époux achète seul, à tempérament <strong>et</strong> pour une<br />

somme modeste, un bien nécessaire aux besoins de la vie courante. Aux<br />

termes de l’article 220 du Code civil qui régit la question, “Chacun des époux a<br />

pouvoir pour passer seul les contrats qui ont pour obj<strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien du ménage<br />

ou l’éducation des enfants : toute d<strong>et</strong>te ainsi contractée par l’un oblige l’autre<br />

solidairement.<br />

La solidarité n’a pas lieu, néanmoins, pour les dépenses manifestement<br />

excessives, eu égard au train de vie du ménage, à l’utilité ou à l’inutilité de<br />

l’opération, à la bonne ou mauvaise foi du tiers contractant .<br />

Elle n’a pas lieu non plus, s’ils n’ont été conclus du consentement des deux<br />

époux, pour les achats à tempérament ni pour les emprunts à moins que ces<br />

derniers ne portent sur des sommes modestes nécessaires aux besoins de la vie<br />

courante".<br />

Pour la doctrine <strong>et</strong> la jurisprudence dominante, la solidarité n’aura pas lieu<br />

de s’appliquer à l’hypothèse évoquée. “La d<strong>et</strong>te née d’un achat à tempérament<br />

conclue par un époux est exclue de la solidarité prévue par l’article 220, le peu<br />

d’importance des achats étant une circonstance indifférente (1034) ”. C<strong>et</strong>te<br />

solution, qui est l’expression d’une interprétation restrictive s’appuie sur l’idée<br />

(1034) Cass. civ. 1ère, 12 juill<strong>et</strong> 1994, D. 1996, p.117, note GUINERET-BROBBEL DORSMAN ; RTD civ. 1996,<br />

p.221, obs. VAREILLE.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!