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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE "LA TRANSFORMATION EN DOCTRINE DE<br />

L'IDEE DE PERMANENCE".<br />

126. La sécurité à la laquelle la doctrine peut légitimement prétendre ! - Être<br />

en sécurité, c'est savoir ce qui est juridique <strong>et</strong> ce qui ne l'est pas, savoir ce qui<br />

est conforme à l'ordre juridique <strong>et</strong> ce qui ne l'est pas, savoir ce qui relève de<br />

l'évidence <strong>et</strong> ce qui n'en relève pas. Mais l'on peut croire en la certitude d'un<br />

savoir <strong>et</strong> se tromper. Être en sécurité, c'est alors pouvoir se tromper<br />

légitimement. Il y a ainsi des erreurs que l'on peut comm<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> d'autres qui<br />

ne sont pas admises - sans parler des erreurs inexcusables. L'erreur invincible<br />

crée le droit. L'erreur légitime du tiers contractant avec le mandataire<br />

apparent crée le lien de droit. Mais la sécurité de celui qui comm<strong>et</strong> une erreur<br />

sur la valeur d'une chose n'est pas assurée, il aurait dû savoir. Le solvens qui<br />

payait en application d'une règle appelée à changer ne pouvait pas savoir que<br />

l'exigence de l'erreur disparaîtrait des conditions de la répétition de l'indu.<br />

Véritable imbroglio, les raisonnements juridiques pour expliquer les<br />

mutations des concepts font des allers <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ours entre des niveaux<br />

épistémologiques différents. Les descriptions de la sécurité envisagent<br />

rarement la diversité des aspects des questions. Que dire de la sécurité du<br />

mandant engagé par l'apparence, ou celle de l'organisme URSSAF obligé de<br />

répéter des sommes qu'il avait dûment encaissées ? Tout cela montre que le<br />

savoir juridique est instable <strong>et</strong> il est illusoire de vouloir le fixer. L'illusion<br />

devient complète <strong>et</strong> les raisonnements parfaitement rigides dès lors que l'on<br />

passe de la description d'une situation factuelle de sécurité ou d'insécurité, au<br />

principe de sécurité juridique. Ce qu'il y a de plus curieux dans l'attitude des<br />

auteurs qui prônent le respect de la sécurité juridique, c'est qu'ils paraissent<br />

renoncer à leur faculté de raisonner de lege ferenda ou de jure ferenda. Cela<br />

n'est qu'une apparence. "L’argument de stabilité revient à dire qu’une solution<br />

approximative mais stable est un principe préférable à une solution plus<br />

pertinente ou plus juste, mais susceptible d’engendrer l’insécurité juridique de<br />

par sa nouveauté même (728) " ; mais, une fois placés sous l'égide de la<br />

"nécessaire stabilité des solutions", les raisonnements peuvent emprunter les<br />

chemins qui mènent au changement. Il n'est pas si paradoxal d'inviter "à<br />

(728) F. OST, "L'interprétation logique <strong>et</strong> systématique <strong>et</strong> le postulat de rationalité du législateur", in M. VAN DE<br />

KERCHOVE (dir.), L'interprétation en droit, Approche interdisciplinaire, Bruxelles, FUSL, 1978, p.136-138.

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