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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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intéressant parce que le vingtième siècle fera de l'assurance-décès un<br />

archétype de la stipulation pour autrui <strong>et</strong> l'on en oubliera presque que son<br />

régime était censé être d'interprétation stricte (1022) . Au fond, en gommant ces<br />

restrictions, contre l'application du principe d'interprétation stricte des<br />

exceptions, la Cour de cassation répondait à des besoins nouveaux (1023) . A<br />

contrario, nous avons là un indice sur la teneur rhétorique de l'adage : son<br />

utilisation perm<strong>et</strong> de motiver une absence de mutation prétorienne du droit<br />

positif. Mieux, non seulement c<strong>et</strong> adage interprétatif conduit à figer les droits<br />

spéciaux, mais il perm<strong>et</strong> de développer contre l'esprit de la loi des<br />

raisonnements qui aboutissent à en paralyser l'application.<br />

186. L'interprétation stricte contraire à l'esprit de la loi - La clause dite<br />

"commerciale", par laquelle, aux termes de l'article 1390 du Code civil, les<br />

époux stipuleraient "qu'à la dissolution du mariage par la mort de l'un d'eux, le<br />

survivant aura la faculté d'acquérir ou, le cas échéant, de se faire attribuer<br />

dans le partage certains biens personnels du prémourant, à charge d'en tenir<br />

compte à la succession …", avait connu jusqu'en 1965 la sanction qui touchait<br />

le pacte sur succession future, à savoir la nullité. Mais la consécration<br />

législative de sa validité n'éteignait pas les difficultés. Dans l'hypothèse où le<br />

prémourant était propriétaire en propre <strong>et</strong> du fonds de commerce <strong>et</strong> des murs,<br />

l'utilisation du principe d'interprétation stricte des exceptions condamnait les<br />

clauses accessoires stipulant que ses héritiers se devaient de consentir à<br />

l'époux survivant un bail pour l'exploitation du fonds de commerce acquis en<br />

vertu de la clause commerciale. On l'énoncerait sous forme de syllogisme,<br />

comme pour dérouler le caractère implacable d'une interprétation qui<br />

paraissait s'imposer (1024) .<br />

- 1°). Selon l'article 1389 du Code civil, le principe général de la<br />

prohibition des pactes sur succession future régit le contrat de mariage. - 2°)<br />

Les clauses d'acquisition ou d'attribution contreviennent à ce principe ; leur<br />

validité n'est ainsi qu'exceptionnelle. - 3°) D'interprétation stricte, l'article<br />

1390, adm<strong>et</strong>tant la validité de ces clauses, ne peut donc être étendu aux<br />

stipulations accessoires prévoyant la conclusion (forcée) d'un bail commercial<br />

(1022)<br />

J. CARBONNIER, <strong>Droit</strong> civil, Les obligations, tome 4, 21ème éd., 1998, [124], p.237.<br />

(1023)<br />

H. <strong>et</strong> L. MAZEAUD <strong>et</strong> F. CHABAS, Leçons de droit civil, Obligations, théorie générale, 9ème éd., 1998,<br />

n°774, p.896-897.<br />

(1024)<br />

F. TERRE <strong>et</strong> Ph. SIMLER, Régimes matrimoniaux, Paris, Dalloz, 2ème, 1994, p.537.

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