27.05.2013 Views

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

182<br />

l'observation des pratiques bancaires libérées des anciennes contraintes<br />

prétoriennes perm<strong>et</strong>tra à la doctrine de fournir non seulement des expédients<br />

fiables mais aussi lui donnera les moyens de fonder la validité des solutions<br />

positives en dégageant des règles plus sûres. L'exigence de fiabilité <strong>et</strong> de<br />

sécurité a ainsi donné lieu à la création <strong>et</strong> à l'affermissement d'un certain<br />

nombre d'obligations que les professionnels doivent scrupuleusement remplir<br />

pour assurer la sécurité de leurs clients ; elle a également conduit la doctrine à<br />

imaginer des concepts plus "sûrs".<br />

121. Des concepts sûrs - Le désir d'offrir aux praticiens des techniques plus<br />

efficaces <strong>et</strong> des garanties plus solides pour que les juges puissent fournir des<br />

règles plus adaptées aux contraintes économiques modernes, est assurément<br />

l'un des principaux axes de recherche de la doctrine privatiste. Il faut observer<br />

que les auteurs ne se sont pas contentés de concevoir des instruments sûrs,<br />

mais ils ont cherché à développer une certaine "sécurité des concepts".<br />

Le développement des questions liées à la notion d'action directe nous<br />

paraît à c<strong>et</strong> égard topique. Au XXème siècle, la doctrine a contribué à<br />

conceptualiser les rapports d'obligations à plusieurs personnes en donnant une<br />

consistance à une dimension collective de l'intérêt contractuel. Associant<br />

l'intérêt économique au cadre traditionnel du contrat, l'action directe<br />

perm<strong>et</strong>tait de gagner en prévisibilité tout en augmentant la prise de risque.<br />

Dans sa thèse consacrée à c<strong>et</strong>te notion, M. le professeur Jamin rappelait<br />

qu'avant d'avoir été conçue comme une dérogation à l'eff<strong>et</strong> relatif des<br />

conventions, l'action directe avait été utilisée pour éluder les difficultés de<br />

mise en oeuvre de l'action oblique. En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te dernière n'offre pas toujours<br />

au créancier qui agit contre le débiteur de son débiteur la possibilité de se<br />

faire payer de manière satisfaisante. Au préalable, il doit démontrer la<br />

défaillance de son contractant ; la somme récupérée dans le patrimoine du<br />

sous-débiteur réintègre alors celui du débiteur défaillant, ce qui n'augure rien<br />

de bon pour le créancier quand son contractant est en cessation des<br />

paiements : il devra affronter le concours des autres créanciers. L'action<br />

directe perm<strong>et</strong>, elle, d'échapper à la condition de la démonstration de la<br />

défaillance du contractant, <strong>et</strong> surtout peut court-circuiter le risque d'une<br />

éventuelle faillite. En somme, le créancier qui peut agir directement contre un<br />

débiteur substitué dispose d'une garantie supplémentaire de paiement. L'on<br />

considère ainsi que "l'action directe confère à celui qui l'exerce une situation

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!