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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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CHAPITRE 1<br />

Théories de la conformité<br />

205<br />

130. Approches - Pour rendre compte de la qualité d'une solution posée ou<br />

proposée, les interprètes se fondent sur les représentations de l'ordre juridique<br />

que véhiculent plus ou moins confusément les trois grands courants de la<br />

philosophie du droit, positiviste, naturaliste <strong>et</strong> réaliste. Les guides de la<br />

conformité sont trouvés tantôt dans des raisonnements en terme de validité,<br />

tantôt dans des théories métaphysiques ou politiques de la justice, tantôt dans<br />

la mesure de la complexité. Il en ressort que la solution conforme est autant à<br />

constater qu'à construire. Le discours doctrinal vante l'unité pour ses vertus<br />

(SECTION 1), mais c'est lui-même qui crée les entraves de sa réalisation<br />

(SECTION 2).<br />

Section 1<br />

Les vertus de l'unité<br />

131. Vis <strong>et</strong> virtus - La solution unique s'impose infailliblement en l'absence de<br />

réponses concurrentes. La force de l'unité est sa vertu. Selon le Tribunal<br />

fédéral suisse, "rechercher le sens d'un concept juridique dit imprécis, ce n'est<br />

pas, selon l'opinion dominante, poser un acte d'appréciation mais résoudre<br />

une question de droit (…). Il est vrai que de tels concepts doivent être précisés<br />

dans chaque cas particulier <strong>et</strong> appliqués à l'état de fait concr<strong>et</strong>. Mais ils ne<br />

laissent pas de choix entre deux ou plusieurs solutions d'égale valeur. C'est<br />

toujours une seule interprétation qui est juste <strong>et</strong> c'est à l'autorité qui doit<br />

appliquer une disposition légale qu'il appartient de trouver c<strong>et</strong>te<br />

interprétation (744) ". Reste donc à découvrir c<strong>et</strong>te solution qui est la seule<br />

correcte. La théorie de la bonne réponse développée par Ronald Dworkin est<br />

sans doute la plus aboutie <strong>et</strong> celle qui, à l'heure actuelle, remporte le plus<br />

grand succès tout en étant la plus discutée. Elle correspond assez bien à la<br />

(744) Cité par J.-F. PERRIN, "Comment le juge suisse détermine-t-il les notions juridiques à contenu variable ?",<br />

in Ch. PERELMAN (dir.), Les notions à contenu variable, Bruxelles, Bruylant, 1984, p.218 à propos de la<br />

doctrine du Tribunal fédéral suisse concernant les notions juridiquement indéterminées.

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