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Thèse 1999 - UFR Droit et Sciences Sociales

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l'importance de celle-ci est variable, ce qui est de nature à introduire une dose<br />

inutile d'incertitude dans la détermination de la règle de droit (947) ".<br />

La doctrine qui commente les différentes frontières entourant les diverses<br />

matières autonomes ne manque pourtant pas de relever leur caractère<br />

incertain <strong>et</strong> flou <strong>et</strong> ce, même lorsqu'il s'agit de délimiter le droit privé du droit<br />

public : les frontières pourtant les mieux arrêtées restent mouvantes (948) . Les<br />

théoriciens <strong>et</strong> épistémologues du droit ne manquent pas de relever l'aspect<br />

idéologique du recours à l'autonomie y compris pour la distinction entre le<br />

droit commun <strong>et</strong> le droit public (949) . Il y a bien matière à penser que l'unité de<br />

l'ordre juridique affirmée d'une part, est pleinement contradictoire avec les<br />

sphères d'autonomie mises au jour d'autre part. En eff<strong>et</strong>, la rhétorique<br />

doctrinale de l'autonomie se joue des incompatibilités théoriques pour créer<br />

des réflexes méthodologiques où les raisonnements se perdent dans le désir<br />

d'unité.<br />

Présenté comme un procédé de détermination de la règle applicable, le<br />

recours à l'autonomie des branches du droit perm<strong>et</strong> à la doctrine de<br />

restreindre a priori l'étendue du champ des solutions possibles, afin que de<br />

l'autonomie des méthodes émerge logiquement un mode unique de<br />

reconnaissance des solutions. Cela ne se fait cependant pas sans controverse.<br />

Des débats divisent ainsi partisans du droit commun <strong>et</strong> partisans des droits<br />

autonomes aux solutions propres. Il faut souligner ici que l'invocation de<br />

l'autonomie a un obj<strong>et</strong> sensiblement égal à celui de l'invocation des lacunes. Il<br />

s'agit de disqualifier une solution au profit de celle proposée par le droit<br />

commun. Cela a des vertus. On présente le droit commun comme stable en ne<br />

proposant pas sa mutation <strong>et</strong> il conserve son caractère supplétif pour les cas où<br />

la solution dérogatoire devrait à son tour être écartée. On salue alors le r<strong>et</strong>our<br />

au droit commun quand la solution dégagée par le droit prétendu autonome<br />

est contraire à certains principes ou certaines valeurs. Les questions ne<br />

s'éteignent pas pour autant. L'autonomie relative des branches du droit privé<br />

que l'on dessine par là, laisse persister des difficultés d'identification du droit<br />

commun parce que les branches autonomes du droit se présentent ellesmêmes<br />

comme lacunaires.<br />

(947) F. TERRE, Introduction générale au droit, 4ème éd., 1998, précité, n°94, p.91.<br />

(948) J. CARBONNIER, <strong>Droit</strong> civil - Introduction, 25ème éd., 1997, précité, [67], p.111.<br />

(949) M. TROPER, Pour une théorie juridique de l'État, précité, chapitre XII, La distinction droit public - droit<br />

privé <strong>et</strong> la structure de l'ordre juridique, p.193 ; H. KELSEN, Théorie pure du droit, 1ère éd., 1953, rééd., 1988,<br />

précité, p.164 ; Théorie pure du droit, 2ème éd., 1962, précité, p.372 ; adde F.-X. TESTU, "La distinction du<br />

droit public <strong>et</strong> du droit privé est-elle idéologique ?", D. 1998, chr., p.345.

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