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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

Par rapport à cette question <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> et du pouvoir, on<br />

peut donc affirmer qu’on a un double mouvement tout à fait<br />

paradoxal. Face à <strong>de</strong>s <strong>violence</strong>s externes à la société, les acteurs<br />

<strong>de</strong> cette société ont tendance à se tourner vers les pouvoirs et à<br />

leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r d’agir. p.074 Cela tend à montrer que contrairement à<br />

ce qu’on pourrait penser en lisant l’énoncé <strong>de</strong> ce débat, dans <strong>de</strong><br />

nombreux cas les pouvoirs sont constitués comme <strong>de</strong>s remparts<br />

contre la <strong>violence</strong>. Finalement, le terme même <strong>de</strong> pouvoir est très<br />

intéressant. C’est un terme polysémique par excellence. L’idée <strong>de</strong><br />

pouvoir est une idée <strong>de</strong> potentialité. Lorsque les pouvoirs sont<br />

institués, ils n’ont que très marginalement recours à la <strong>violence</strong>.<br />

Bien sûr, ils ont le monopole <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> légitime.<br />

Mais du fait qu’ils détiennent ce monopole, ils n’ont pas besoin<br />

d’en faire usage. Ce n’est que lorsque les pouvoirs ne sont plus<br />

garantis dans leur existence en tant que pouvoirs institués par ce<br />

fameux contrat mythique, mais qui structure nos sociétés, qu’ils<br />

ont recours à la <strong>violence</strong>. On peut même se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si, à ce<br />

moment-là, ils ont recours à la <strong>violence</strong> tout à fait physique en<br />

tant que pouvoirs ou en tant qu’institutions qui ne sont déjà plus<br />

un pouvoir au sens du contrat originel. Lorsqu’au Kosovo les forces<br />

serbes agissent, elles n’ont déjà plus le contrôle sur cette province.<br />

De fait, elles ne sont plus un pouvoir qui agit institutionnellement<br />

dans la région. Lorsqu’aujourd’hui les forces russes agissent en<br />

Tchétchénie, on peut douter <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> leur pouvoir institué<br />

sur le territoire tchétchène. Finalement, lorsque « les pouvoirs »<br />

font usage <strong>de</strong> la <strong>violence</strong>, c’est qu’ils ne sont déjà plus<br />

véritablement <strong>de</strong>s pouvoirs.<br />

UN INTERVENANT : J’aimerais préciser, à propos <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />

intervention, que toutes les catastrophes ne sont pas naturelles. Il<br />

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