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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

volontairement ou non — et je ne pense p.062 pas qu’il y ait une<br />

grosse différence. Le massacre tend à remplacer la guerre<br />

classique. Nous avons effectivement un type <strong>de</strong> guerre dans<br />

laquelle l’ordinateur va <strong>de</strong> pair avec la machette. Où une cruauté<br />

que d’aucuns qualifient d’archaïque va <strong>de</strong> pair avec la <strong>violence</strong><br />

technologique. Par ailleurs, je voudrais évoquer un problème que<br />

l’on a bien vu dans le cas du Kosovo et à Timor. Nous n’avons pas<br />

affaire à <strong>de</strong>s guerres conduites par <strong>de</strong>s militaires classiques. Il faut<br />

prendre en compte, dans ces guerres, le rôle <strong>de</strong>s paramilitaires,<br />

<strong>de</strong>s polices locales et <strong>de</strong>s miliciens. Ce processus est à l’œuvre<br />

<strong>de</strong>puis un certain nombre <strong>de</strong> guerres civiles qui ont touché le<br />

Proche-Orient.<br />

Ne nous trompons pas. L’Etat n’a pas disparu. Il se multiplie. Il<br />

a tendance à pratiquer <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> <strong>violence</strong> inédites et plus<br />

qu’insupportables. La <strong>violence</strong> est <strong>de</strong> plus en plus endogène. Par<br />

rapport à cela, la tendance <strong>de</strong> l’Européen est <strong>de</strong> recourir à la force<br />

internationale, onusienne ou autre, et <strong>de</strong> panser les plaies. C’est<br />

aussi, face aux risques d’éclatement <strong>de</strong>s sociétés, <strong>de</strong> favoriser les<br />

Etats forts. Un livre d’un conseiller <strong>de</strong> Roland Dumas, ancien<br />

ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères, s’intitule Le bel avenir <strong>de</strong> la<br />

guerre. La guerre classique consiste à défendre les Etats forts. On<br />

défend un Etat fort en Algérie, par exemple, pour empêcher une<br />

explosion <strong>de</strong> type islamiste. On va donc défendre <strong>de</strong>s Etats non<br />

démocratiques, au nom <strong>de</strong>s risques sous-jacents dans les sociétés.<br />

La question est délicate et je n’y répondrai pas globalement. Mais<br />

il y a une tendance à valoriser l’Etat fort et non démocratique,<br />

ailleurs, tout en valorisant notre propre démocratie. Je pense que<br />

ce n’est pas par hasard que les idéologues que j’évoquais tout à<br />

l’heure parlent <strong>de</strong> plus en plus en termes <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>s séparés, <strong>de</strong><br />

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