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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

santé. C’est le mé<strong>de</strong>cin qui l’affirme en toute simplicité. Nietzsche<br />

avait grand tort <strong>de</strong> dire : « Tout ce qui ne vous tue pas vous rend<br />

plus fort ». Je reçois une telle assertion comme une forme <strong>de</strong><br />

<strong>violence</strong>. Je ne puis qu’esquisser, en quelques secon<strong>de</strong>s, les<br />

conséquences multiples et morbi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ces <strong>violence</strong>s ordinaires,<br />

en vous rappelant que mis à part les effets directs et assez<br />

évi<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s blessures physiques, la <strong>violence</strong> peut engendrer <strong>de</strong>s<br />

troubles très divers et souvent très durables — troubles du<br />

sommeil, du comportement alimentaire, syndromes douloureux<br />

chroniques, maladies vénériennes, y compris le SIDA,<br />

avortements, naissances prématurées, abus <strong>de</strong> substances, états<br />

dépressivo-anxieux et tout le cortège <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> stress<br />

post-traumatique dont le professeur Semyon Gluzman a parlé à<br />

propos du système concentrationnaire soviétique, mais qui ont à<br />

peu près les mêmes connotations pour les <strong>violence</strong>s quotidiennes.<br />

Peut-on guérir <strong>de</strong> ces <strong>violence</strong>s ? Je dois dire, et je prends un<br />

peu le contre-pied <strong>de</strong> ce qui a été affirmé tout à l’heure, qu’à mon<br />

avis ce n’est pas simple et que je ne suis même pas sûr que ce soit<br />

possible. p.271 En tant que mé<strong>de</strong>cin, je peux considérer la <strong>violence</strong>,<br />

par analogie, comme un microbe. Le microbe, comme la <strong>violence</strong>,<br />

nous infecte et se transmet. Comme certains microbes, la <strong>violence</strong><br />

peut être un agent pathogène multisystémique, c’est-à-dire que<br />

contrairement au virus du rhume, par exemple, qui n’attaquera<br />

que notre muqueuse nasale, elle s’en prendra à <strong>de</strong> multiples<br />

systèmes. Si guérir signifie se débarrasser complètement <strong>de</strong><br />

l’agent pathogène qui attaque notre corps, et <strong>de</strong> surcroît se<br />

débarrasser <strong>de</strong> ses conséquences directes et indirectes sur notre<br />

santé, je crois que la réponse doit être, pour la <strong>violence</strong> comme<br />

pour tout autre microbe, qu’on ne peut pas guérir. Quand bien<br />

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