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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

et que les thèses ainsi présentées sont défendables avec le même<br />

aplomb d’un côté et <strong>de</strong> l’autre. Je ne fais pas ici du relativisme<br />

post-mo<strong>de</strong>rniste tel que René Girard le campait hier <strong>de</strong>vant vous<br />

avec un indéniable brio sarcastique. Mais il s’agit là <strong>de</strong> questions<br />

comme la télévision sait en produire en série à l’occasion <strong>de</strong> ces<br />

multiples débats contradictoires mis en scène pour meubler les<br />

programmes <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> soirée : ces questions appartiennent à tous<br />

et n’ont pas <strong>de</strong> résolution, p.041 exceptions faites <strong>de</strong>s intimes<br />

convictions <strong>de</strong> chacun. Ce qui permet d’éternellement les reposer,<br />

<strong>de</strong> continuellement perpétuer le débat du débat télévisuel et<br />

médiatique, donc <strong>de</strong> nourrir sans faim et à chaud ce monstre froid<br />

qu’est le poste <strong>de</strong> télévision. Je suis en train <strong>de</strong> me défausser —<br />

j’en ai conscience, mais peut-être nos discussions pourront-elles<br />

répondre à ces questions <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> télévisuelle —, pour tenter<br />

d’orienter les projecteurs vers un autre terrain. Ce terrain, où se<br />

joue la <strong>violence</strong> par excellence (la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> notre vie) et où<br />

se déjoue en même temps cette <strong>violence</strong> par son désir même, est<br />

celui <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> la fin du mon<strong>de</strong>. En voici un modèle formant<br />

stéréotype, le générique inaugurant un film américain au succès<br />

récent, Armaggedon. Vous constatez, à la vision <strong>de</strong> cet extrait <strong>de</strong><br />

film, que ma réticence à considérer la télévision comme « objet à<br />

penser » ne m’entraîne pas hors du sujet. Il s’agit bien là <strong>de</strong><br />

<strong>violence</strong>, la plus gran<strong>de</strong> sans doute faite à notre civilisation : sa<br />

propre <strong>de</strong>struction, son apocalypse. Il s’agit également d’images :<br />

le cinéma dans sa volonté, ancienne et récente, <strong>de</strong> proposer un<br />

récit visuel <strong>de</strong> la catastrophe finale. Dans cet extrait, en onze<br />

minutes, pas une <strong>de</strong> plus, le mon<strong>de</strong> est à sa fin, synthèse<br />

presqu’effrayante si on la regar<strong>de</strong> littéralement : quelques milliers<br />

<strong>de</strong> morts, une immense cité laissée à <strong>de</strong>mi en ruine par cette pluie<br />

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