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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

comportement dans les hôpitaux se distinguait par un plus grand<br />

équilibre et par p.162 l’absence d’agressivité, qu’elle fût dirigée<br />

contre eux-mêmes ou contre autrui. Une enquête méticuleuse<br />

nous permet <strong>de</strong> dresser la liste (par ordre décroissant<br />

d’importance subjective) <strong>de</strong> ce qui leur a permis <strong>de</strong> conserver leur<br />

moi dans les conditions d’une « organisation totalement<br />

répressive » :<br />

1. La foi. S’ils étaient peu nombreux à se déclarer sincèrement,<br />

profondément croyants au début <strong>de</strong> leur détention, ils l’étaient<br />

presque tous à la fin.<br />

2. La conviction que leur credo politique était valable et qu’ils<br />

ne souffraient d’aucune maladie mentale.<br />

3. Le fait <strong>de</strong> s’habituer à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie terribles.<br />

4. La conviction que le mon<strong>de</strong>, en particulier les psychiatres <strong>de</strong>s<br />

autres pays, connaissait leur sort, voulait les ai<strong>de</strong>r, les protéger,<br />

les sauver (nous savons, hélas, qu’il n’en était rien, que le mon<strong>de</strong><br />

continuait à mener sa vie et que la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />

psychiatres refusait <strong>de</strong> « se salir les mains avec <strong>de</strong>s intrigues<br />

politiques »...).<br />

5. Les rares informations qui arrivaient parfois à filtrer dans ces<br />

institutions presque hermétiques, aidaient à supporter les<br />

privations et renforçaient la conviction que « le mon<strong>de</strong> connaît mes<br />

souffrances et lutte pour moi ».<br />

Nous pouvons ajouter, pour notre part, ce que n’a déclaré<br />

aucune <strong>de</strong>s personnes interrogées, ce qu’elles ne pouvaient ni ne<br />

<strong>de</strong>vaient déclarer. Nous n’avions d’ailleurs pas osé poser la<br />

question... Nous sommes pourtant convaincus que les doses<br />

massives <strong>de</strong> neuroleptiques, au moyen <strong>de</strong>squelles on « traitait » le<br />

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