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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

comme on commence à l’affirmer au XIX e siècle, <strong>de</strong> monstres. Il<br />

existe bien une ligne <strong>de</strong> démarcation qui a été franchie. Elle se<br />

situerait en quelque sorte entre le silence et l’indignation, ceux-ci<br />

se focalisant sur le cadavre. En 1849, une affaire retentissante<br />

évoque la question du viol du cadavre, où l’on parle <strong>de</strong><br />

« défloration » et <strong>de</strong> « pollution » d’une jeune fille morte. En 1901,<br />

un débat anime particulièrement la société <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine légale<br />

française, à propos <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt dont un sergent a été victime. On<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une secon<strong>de</strong> autopsie et on s’aperçoit que son cerveau a<br />

été remplacé par le journal du jour, chiffonné et introduit dans la<br />

cavité crânienne. Le débat qui traverse alors la société française<br />

porte sur la question <strong>de</strong> savoir si le corps mort, le cadavre a droit<br />

au respect. C’est une affirmation qui s’impose sur la scène<br />

publique, et qui traduit une modification du seuil du tolérable.<br />

La découverte <strong>de</strong> nouvelles <strong>violence</strong>s corporelles. En France, la<br />

perception <strong>de</strong>s <strong>violence</strong>s corporelles change, en particulier entre<br />

1825 et 1898. En 1825, un fait divers défraie la chronique. Antoine<br />

Léger s’attaque à une jeune fille, « la saisit, la précipite à terre,<br />

souille le corps, le déchire, en boit le sang et dévore le cœur ». Ce<br />

fait divers, évi<strong>de</strong>mment exceptionnel, pose la question <strong>de</strong> la santé<br />

d’esprit <strong>de</strong> son auteur. Pour la première fois, on introduit le<br />

problème <strong>de</strong> la folie à p.183 l’intérieur <strong>de</strong>s prétoires <strong>de</strong> la société<br />

judiciaire française. Dans les années 1880, on s’intéresse au<br />

dépeçage criminel ou au « déchiquetage ». On découvre plus d’une<br />

cinquantaine <strong>de</strong> cas, pour le XIX e siècle, où le corps humain aurait<br />

été démembré. Là aussi, par souci du sensationnel, on commence<br />

à compter les débris macabres : trois débris en 1835, quatre-vingt<br />

en 1879... Alexandre Lacassagne, le grand maître lyonnais <strong>de</strong> la<br />

mé<strong>de</strong>cine légale, fait la synthèse du dépeçage criminel. La<br />

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