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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

articuler sans donner prise à <strong>de</strong>s équivoques ou à <strong>de</strong>s<br />

malentendus. Il serait peut-être intéressant <strong>de</strong> revenir sur cet<br />

aspect. Il faudrait considérer cette exceptionnalité à la lumière, par<br />

exemple, <strong>de</strong> la purification ethnique en Bosnie-Herzégovine,<br />

comme si ce qui vient <strong>de</strong> se passer en Yougoslavie répétait<br />

quelque chose, qui pourtant <strong>de</strong>vait rester exceptionnel.<br />

p.228<br />

On a dit que la <strong>violence</strong> était un concept sans extension, ou<br />

du moins dont la formulation serait spéculaire, c’est-à-dire qu’on<br />

appellerait <strong>violence</strong> ce qu’on ne supporte pas. Dans la ligne <strong>de</strong><br />

mon argumentation, qui est grosso modo freudienne, la <strong>violence</strong><br />

apparaît comme un fait, qui se définit clairement par le meurtre <strong>de</strong><br />

l’autre. Dans l’intitulé <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> Paul Ricœur, le mal que<br />

l’homme fait à l’homme, c’est le meurtre.<br />

MARK HUNYADI : Je veux essayer <strong>de</strong> formuler l’hypothèse selon<br />

laquelle l’expression « <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong> » est inappropriée —<br />

c’est dire <strong>de</strong> prendre le contre-pied <strong>de</strong> ce qui vient d’être dit. Si on<br />

prend au sérieux le fait que la <strong>violence</strong> est au fond quelque chose<br />

que nous connaissons <strong>de</strong>puis <strong>toujours</strong>, le fait que la <strong>violence</strong> n’est<br />

pas un concept qui a à être défini, je crois que cette constatation<br />

est lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> conséquence pour notre propos. Le concept <strong>de</strong><br />

<strong>violence</strong> et toutes les grammaires que j’ai esquissées ont un<br />

double aspect. Ils ont d’abord un aspect <strong>de</strong>scriptif. Ils décrivent<br />

<strong>de</strong>s <strong>violence</strong>s, <strong>de</strong>s actes violents, <strong>de</strong>s séquences violentes. Ils ont<br />

simultanément un aspect normatif. De même qu’on nous l’a<br />

montré hier, <strong>de</strong> manière suggestive, que le monstre était une<br />

création historique du XIX e siècle et qu’il faisait référence à une<br />

société sinon policée, du moins pacifiée ou disciplinée dont il était<br />

la figure en creux, la <strong>violence</strong> a ce double aspect d’une chose à la<br />

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