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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

verges soit <strong>de</strong> bâtons — il raconte comment on discute beaucoup,<br />

entre bagnards, pour savoir si le pire, ce sont les bâtons ou les<br />

verges, et comment on conclut en général que ce sont les verges,<br />

et <strong>de</strong> loin. Evi<strong>de</strong>mment, le nombre <strong>de</strong> coups infligés peut signifier<br />

la mutilation ou la mort. La condamnation à quinze mille coups <strong>de</strong><br />

verges signifie une mort certaine. De plus, on infligeait le supplice<br />

en une, <strong>de</strong>ux ou trois fois. Dostoïevski explique que pour ne pas<br />

être supplicié, à la veille du jour prévu, un condamné, <strong>de</strong>venu très<br />

nerveux, a essayé d’assassiner quelqu’un, <strong>de</strong> façon à repousser le<br />

jour <strong>de</strong> son supplice par un nouveau procès. Donc non seulement<br />

les gardiens sont sur leurs gar<strong>de</strong>s, mais également les codétenus,<br />

parce qu’il peut se jeter sur l’un d’eux et le poignar<strong>de</strong>r pour éviter<br />

le supplice pendant encore <strong>de</strong>ux mois. Dostoïevski parle<br />

longuement du bourreau, en expliquant qu’à son avis il y a une<br />

part <strong>de</strong> bourreau en chaque homme. Cela ne veut pas dire qu’il ait<br />

été contre les guérisons. Il voyait <strong>de</strong>s guérisons et on lui doit la<br />

fameuse formule « La beauté sauvera le mon<strong>de</strong> ». Mais c’étaient<br />

plutôt <strong>de</strong>s guérisons métaphysiques. Je vous rappelle qu’il était<br />

pour la peine <strong>de</strong> mort, afin <strong>de</strong> préserver la dignité du condamné. Il<br />

pensait que dans <strong>de</strong> nombreux cas la peine <strong>de</strong> mort préservait<br />

mieux la dignité du p.286 condamné que, par exemple, la « rue<br />

verte » dont je viens <strong>de</strong> vous parler. Je crois qu’entre cette<br />

réflexion <strong>de</strong> Dostoïevski sur le bourreau qui serait présent en<br />

chacun et celle <strong>de</strong> Monsieur Rwabuhihi sur la présence <strong>de</strong><br />

l’humanité entière dans la responsabilité <strong>de</strong> chacun, nous avons<br />

toute la palette <strong>de</strong> ces <strong>Rencontres</strong>.<br />

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