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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

souvent le temps <strong>de</strong> l’humanitaire et d’un certain type d’action<br />

internationale. Le temps politique <strong>de</strong>vrait être celui <strong>de</strong><br />

l’anticipation ; il l’est <strong>de</strong> moins en moins, voire quasiment plus,<br />

précisément parce qu’il y a un pouvoir <strong>de</strong> l’opinion qui passe par<br />

les médias et qui fait que la politique est <strong>de</strong> plus en plus sous la<br />

pression <strong>de</strong> l’opinion. Il y a <strong>de</strong>s choses qu’un politique n’a pas le<br />

droit <strong>de</strong> dire. Quand Jospin dit qu’aujourd’hui l’Etat est contraint,<br />

les médias se rebellent contre lui, alors qu’ils savent très bien que<br />

c’est juste. L’Etat est contraint, sur le plan économique, en France<br />

comme ici. Le temps du politique n’est pas le temps <strong>de</strong>s médias. Il<br />

en va <strong>de</strong> même du temps du droit. Les normes juridiques<br />

précè<strong>de</strong>nt l’événement, mais quand je veux faire justice,<br />

j’interviens après que le mal soit fait ou le litige ouvert.<br />

Les démocraties se trouvent donc dans une situation très<br />

difficile. Le débat sur l’urgence me paraît fondamental. Et je crois<br />

que le débat sur l’image rejoint cette question. On aurait intérêt à<br />

réfléchir sur les diverses temporalités, et à montrer qu’elles<br />

<strong>de</strong>vraient se superposer plutôt que se confondre.<br />

Un <strong>de</strong>rnier mot. Même si nous nous trouvons confrontés<br />

aujourd’hui à ce qu’on appelle <strong>de</strong>s irré<strong>de</strong>ntismes, à <strong>de</strong>s <strong>violence</strong>s<br />

civiles extrêmement dures et à <strong>de</strong>s « nettoyages ethniques », etc.,<br />

il faut comprendre que nous sommes dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce que<br />

Nicolas Levrat appelait tout à l’heure la « glocalisation ». Le global,<br />

la globalisation localisent <strong>de</strong> plus en plus. Cela veut dire qu’ils<br />

fragmentent les sociétés, et produisent <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s<br />

espaces séparés, celui <strong>de</strong> la réussite et celui <strong>de</strong> la non-réussite.<br />

C’est pourquoi le débat qui a lieu en France — et qui aura lieu<br />

<strong>de</strong>main en Suisse — sur la ville et la crise urbaine est fondamental.<br />

La fragmentation passe dans certains endroits par l’ethnicisation.<br />

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